A- Les institutions d’accueil charitable

La question des institutions d’accueil charitable ne se laisse pas approcher facilement, dans la mesure où la documentation spécifique demeure limitée : peu d’hôpitaux nous ont légué des archives, et encore, lorsqu’elles existent, ce ne sont le plus souvent que des archives domaniales, rassemblant hommages, terriers et actes fonciers divers. L’activité hospitalière elle-même n’apparaît donc presque jamais dans de tels fonds. Même un simple inventaire des structures hospitalières se révèle délicat, puisque de nombreux hôpitaux routiers n’ont pas perduré jusqu’à la fin du Moyen Age. Il faut donc les traquer au travers de toutes les sources disponibles, quelles que soient leur nature et leur origine. Ainsi, nombre d’hôpitaux sont uniquement connus par une mention sibylline dans les confronts d’une terre reconnue ou vendue, ou encore, par la mention fortuite d’un hospitalier ou d’un gestionnaire quelconque comme témoin dans un acte n’ayant rien à voir avec l’hôpital.

Il importe ici de distinguer plusieurs types d’hôpitaux dont les fonctions se rapprochent souvent, mais qui n’ont, de part leurs origines et leurs implantations, pas directement la même raison d’être. Nous retiendrons d’abord les hôpitaux que nous qualifierons de « routiers », implantés en campagne le long des principaux axes, à l’écart de tout autre centre de peuplement. Ensuite, viennent les hôpitaux « urbains », parfois implantés le long des routes, mais toujours dans un contexte d’habitat groupé plus ou moins important, et ceux dépendant d’un établissement monastique ou d’un prieuré.