Chapitre 1 : Onomastique routière vivaroise

Depuis longtemps, les études d’onomastique portant sur les routes et les réseaux routiers se sont multipliées. Néanmoins, à l’échelle du Vivarais et des régions voisines, le bilan est contrasté. Si le Gévaudan a fait l’objet des travaux de Charles Camproux, s’attachant à la toponymie routière ( 1581 ), cette dernière n’a pas suscité de vocations en Velay, où de très utiles renseignements peuvent cependant être retirés de travaux généraux présentant de nombreux noms ( 1582 ). Le plus souvent, en Vivarais, l’onomastique a été discréditée par une approche locale dénuée de toute connaissance historique et linguistique et, de plus, aucune étude odonymique n’existe à ce jour. Les toponymes routiers n’y ont été abordés que tangentiellement par les travaux de Georges Massot ( 1583 ). Il est vrai que l’absence d’un dictionnaire topographique de qualité sur le département de l’Ardèche ne permet pas un travail exhaustif et rapide, imposant systématiquement ou presque de revenir directement aux sources ( 1584 ). Pour notre part, nous avons abordé la question de l’odonymie vivaroise sous deux angles. Dans un premier temps, il nous a paru intéressant de nous interroger sur les termes désignant les routes elles-mêmes à la fin du Moyen Age, afin de tenter de cerner les spécificités de chacun, si tant est qu’elles existent. Ce n’est qu’ensuite, dans un second temps, que nous nous sommes attachés à la toponymie proprement dite.

Notes
1581.

) Camproux (Ch.) : « Les noms de la voie de communication en Gévaudan », , Travaux de linguistique et de littérature publiés par le Centre de philologie et de littérature romane, 1971, p. 176-195.

1582.

) Arsac (J.) : Toponymie du Velay, origine et signification des noms de lieux et de lieux-dits, Le Puy, 1991, 461 p.

1583.

) Linguiste travaillant sur le Vivarais, ses travaux permettent de situer la toponymie routière dans un cadre général. Cf. à titre de première approche de l’onomastique vivaroise : Massot (G.) : « Regard sur la toponymie », contribution à Carlat (M.) dir. : Encyclopédie de l’Ardèche, Paris, 1985.

1584.

) Charrié (P.) : Dictionnaire topographique du département de l’Ardèche, Paris, 1979, 450 p. Cet ouvrage gravement lacunaire et fautif pour la majorité des notices ne peut être que d’un usage limité, et doit le plus souvent être purement ignoré, au moins en ce qui concerne les notices historiques portant sur le Moyen Age.