Une dernière catégorie de qualificatifs peut être identifiée, mais elle n’est que très peu représentée, puisqu’elle ne concerne que 3,4 % des occurrences routières relevées. Il s’agit des qualificatifs liés au trafic principal ou significatif empruntant la route en question. Ainsi, en Languedoc, le sel est générateur d’un trafic important sur la route de Lunel à Nîmes doublant la Via Domitia : elle prend alors le nom de Via Salinaria, une demi-douzaine d’autres cas étant recensés dans la région ( 1621 ). Rarissime en Vivarais, nous ne trouvons qu’une seule mention de strata romeva, concernant le chemin de Régordane, en 1280 ( 1622 ), et à cinq reprises, des via messaderia, corruption de via mercaderia, la route des marchands. Remarquons que dans tous les cas, ces occurrences sont localisées dans le sud des Cévennes, proches de l’espace Bas-Languedocien où cette pratique est manifestement courante, la plus grande partie du Vivarais l’ignorant, bien que certaines routes vivaroises connaissent une spécialisation assez poussée. C’est par exemple le cas de celles quittant la région de Joyeuse-Largentière-Aubenas par où transite un important volume de vin, dont on aurait pu, de prime abord, penser qu’elles aient été qualifiées de strata vinaria, ce qui n’est pas le cas ( 1623 ).
) Gilles-Guibert (M.) : « Les noms des routes et des chemins dans le midi de la France au Moyen Age », art. cité, p. 36-37.
) Vidimus du XVè siècle figurant dans un registre de Me Laurent Pelet, notaire de Villefort, conservé chez un particulier, cité par Girault (M.) : La visitation..., vol. 2, p. 221 qui a pu le consulter.
) Remarquons ici que de tels qualificatifs attribués aux routes vivaroises par l’érudition locale, non seulement ne reposent sur aucun élément probant, mais sont contraires aux usages régionaux.