Peu usité dans la documentation médiévale pour désigner la route, ce terme est certainement l’un des plus présents sur le cadastre napoléonien pour désigner les éléments viaires, exception faite des français chemins et routes. Il demeure toutefois rare dans la toponymie, les dérivés de draya, ou draye et draille/drailhe ( 1658 ) ne représentant que 7,5 % du corpus constitué avec neuf occurrences.
La très forte disproportion constatée dans la répartition des toponymes routiers et la prédominance massive des toponymes dérivés de strata semble, dans une certaine mesure, reproduire les différences constatées dans les termes utilisés pour désigner les routes. Si strata n’est pas le plus représenté, puisque itinere arrive en tête, il faut noter que carreria est d’un usage limité au milieu urbain, alors que caminus est d’un emploi rarissime, calciata n’apparaissant jamais. Il est donc logique que ces deux termes rares n’aient pas généré de toponymes abondants. Remarquons que les dérivés de Pouge, employés dans le Sud-Ouest ( 1659 ), l’Ouest ( 1660 ) et le nord, jusqu’au Vexin ( 1661 ) ne pénètrent pas en Vivarais. De même, les toponymes de Serrade et de Caussade sont absents de la région. Des formes comme Chalsette, Chalsade ou Chalsadis bien représentées en Gévaudan voisin, sont, elles aussi, absentes ( 1662 ).
) Ronjat (J.) : « La famille étymologique du provençal draio », Revue des langues romanes, 1916-1917, p. 76-116.
) Polge (H.) : « Une appellation générique de chemin dans l’extrême sud-ouest du domaine gallo-roman : Pouche, Poudge, Poutge », Revue internationale d’onomastique, 1960, p. 205-210.
) Desbordes (J.-M.) et Villoutreix (M.) : « Toponymes routiers en Limousin : étymologie et répartition », art. cité, p. 53-54.
) Conneau (J.) : « La pouyade, la Poujade, la Pouge, noms de voies antiques », Bulletin archéologique du vexin français, 1968, p. 119-123.
) Camproux (Ch.) : « Les noms de la voie de communication en Gévaudan », art. cité, p. 177-178.