A partir du Teil, un autre itinéraire continue dans la vallée du Rhône, alors que la voie d’Antonin la quitte en direction de la cité d’Alba. Identifiable grâce à un milliaire retrouvé immédiatement au sud de Viviers ( 1752 ), il suit probablement le même tracé que la route médiévale. Il a toutefois été proposé qu’au niveau de Saint-Montan la route antique soit passée plus à l’est que celle du Moyen Age. Le tracé antique proposé serait passé par les quartiers de Saint-André-de-Mitroys et de Cousignac ( 1753 ), mais aucune preuve d’un tel détour n’est apportée, et on comprend mal pourquoi la vallée du Rhône aurait été abandonnée sur quelques kilomètres au prix de circonvolutions dont les axes antiques sont peu coutumiers. La route arrive ensuite à Bourg-Saint-Andéol. Au sud de cette ville, nous avons pu identifier deux tracés routiers tardimédiévaux. L’un paraît être l’héritier direct de la route antique. Passant non loin du mithraeum de Tourne, il se dirige vers l’oppidum de Dions, occupé sans discontinuer de la fin de la préhistoire jusqu’au plein Moyen Age. Pour finir, il aboutit au bord de l’Ardèche au niveau de Mélinas, où devait se situer un bac permettant de traverser cette rivière. C’est d’ailleurs peut-être à ce dernier que se rattache l’inscription attribuée au nautes de l’Ardèche retrouvée au siècle dernier à Nîmes ( 1754 ). L’abondance des découvertes archéologiques protohistoriques et gallo-romaines dans le secteur du confluent de l’Ardèche et du Rhône renvoie d’ailleurs probablement à la présence d’un port rhodanien antique ( 1755 ).
Il est difficile de cerner l’importance de cette route, mais remarquons qu’elle a fait l’objet d’une tentative de bornage, ainsi qu’en témoigne le milliaire de Valérien retrouvé à Viviers. L’axe principal entre Vienne et Nîmes demeurait toutefois la voie d’Antonin déjà décrite, passant par le chef-lieu de la cité des helviens.
) Blanc (A.) : Carte archéologique de la Gaule romaine, fascicule XV, Ardèche, op. cit., p. 43.
) Arnaud (P.) : Les voie romaine en Helvie, op. cit., p. 142-145.
) Cf. t. II, p. 445.
) Durand (E.) : Les habitats groupés protohistoriques d’Ardèche, à paraître.