Déjà longuement présentée pour la période médiévale, cette voie relie Mirabel, où elle se sépare de la route d’Antonin arrivant d’Alba, et Saint-Paulien, en passant par Le Puy ( 1759 ). A partir de Mirabel, au carrefour jalonné par le milliaire n°X de la cité d’Alba, la route descend la colline de Coste-Raste, puis passe à peu de distance du mausolée du Serre d’Enfer ( 1760 ). De là, elle traverse l’Auzon sur un pont déjà dit Pont Vieux en 1464 ( 1761 ), dont les maçonneries de petit appareil peuvent éventuellement laisser penser qu’il est d’origine antique. Ensuite, la route arrive au col de l’Echelette, passant devant l’oppidum de Jastres, dont la courtine visible depuis la route témoigne d’une qualité de construction manifestement ostentatoire ( 1762 ). De là, la route gagne la vallée de l’Ardèche qu’elle longe en rive droite jusqu’à Vals. Le tracé antique s’élevait-il alors en direction de Sétias comme le fait la route médiévale ? Le milliaire dit de Pont-de-Labeaume, découvert à la fin du siècle dernier, laisse supposer que non. Le chemin suivait alors peut-être la vallée de l’Ardèche au plus près de la rivière. Néanmoins, des incertitudes demeurent quant au lieu de découverte de ce milliaire : deux traditions très précises, mais rigoureusement différentes, ne concordant même pas sur l’année de la découverte, sont connues. A notre sens, elles ne permettent pas de trancher sur la position initiale de la borne. Il a de même été proposé que la route suive la rive droite de l’Ardèche, passant à Aubenas, au prix d’une double traversée de la rivière, mais rien ne vient accréditer cette hypothèse. A partir de Pont-de-Labeaume, la route suit alors la vallée de la Fonteaulière, passant à Montpezat, pour déboucher au col du Pal, qui marque son entrée sur le Plateau. De là, elle se poursuit en se confondant encore avec le tracé médiéval jusqu’au Béage. Entre le Béage et Le Monastier, quelques divergences de tracé entre Antiquité et Moyen Age sont perceptibles, mais elles n’affectent que des tronçons de quelques centaines de mètres ou de quelques kilomètres tout au plus. Passant au Monastier, la route se poursuit jusqu’au Puy, avant d’obliquer au nord afin de rejoindre la cité de Saint-Paulien ( 1763 ). Plus encore que le contexte archéologique de la route, son antiquité est attestée par le récit de la guerre des Gaules rapporté par César, qui indique s’être rendu d’Alba au Velay en ayant très vraisemblablement emprunté cette route ( 1764 ).
) Sur la description détaillée de la route médiévale et des variantes antiques repérées, cf. t. II, p. 303-311, et sur les éléments plaidant en faveur de l’antiquité de la route, cf. p. 314-317.
) Renseignements communiqués par Nathalie Cossalter, qui a effectué des sondages sur le site en 1995. Les résultats pourtant intéressants n’ont pas été publiés.
) AD 07, C 575.
) Lefèvre (C.) : « Jastres et les oppida méditerranéens », art. cité, p. 19.
) Sur cette dernière section, cf. Provost (M.), Rémy (B.) et Pin-Caré (M.-C.) : Carte archéologique de la Gaule n°43, la Haute-Loire, op. cit., p. 33.
) Cf. t. II, p. 316.