De Montpezat à Javols

Un autre axe antique traverse la région de la haute vallée de l’Ardèche d’est en ouest. Il s’agit d’une route reliant Montpezat, où elle se sépare de la route d’Alba à Saint-Paulien, à Chapeauroux. Là, elle rencontre la via Bolena qui se dirige jusqu’à Javols ( 1765 ).

Peu avant Montpezat, elle remonte la vallée de la Fonteaulière pour déboucher sur le plateau vivarois, non loin du fanum de la Sainte-Abeille, ce dernier étant peut-être situé à la limite des cités antiques de Saint-Paulien et d’Alba ( 1766 ). Au-delà, la route se poursuit par Saint-Cirgues-en-Montagne, puis traverse de manière rectiligne le sud du Plateau et ignore la totalité des centres de peuplement (Mézeyrac, Issanlas, Belvezet, etc.). Passant au sud d’Issanlas et de Belvezet, elle ne s’intègre nullement dans les réseaux viaires radioconcentriques structurés autour de ces deux hameaux. Plus à l’ouest, bien qu’au Moyen Age elle soit dite « route de Pradelles », remarquons qu’elle ne conduit pas directement à cette ville, mais qu’elle passe au nord. Seul un court itinéraire de liaison permet d’y arriver. Elle se dirige en fait en ligne droite jusqu’à Chapeauroux, ancienne station de Condate figurant sur la Table de Peutinger, où elle se greffe sur la via Bolena, reliant Lyon à Toulouse par Saint-Paulien, Javols et Rodez ( 1767 ).

Notes
1765.

) Sur la description détaillée de cet itinéraire et les preuves de son antiquité, cf. t. II, p. 337-342.

1766.

) Sur ce site, son interprétation et le lien qui l’unit à la route, cf. Durand (E.) : Etude du site archéologique de la Sainte-Abeille, un fanum gallo-romain révélé par la célèbre voie du Pal, op. cit.

1767.

) Sur la via Bolena, dite aussi via Agrippa, cf. Fabrié (D.) et Provost (M.) dir. : Carte archéologique de la Gaule romaine, La Lozère, op. cit., p. 27-29.