De Pont-Saint-Esprit à Luc par Barjac

Quittant la vallée du Rhône au niveau de Pont-Saint-Esprit, la route passe à Saint-Paulet-de-Caisson et se dirige vers Barjac, où quelques différences peuvent être constatées entre tracés antique et médiéval. Plus exactement, elle passe à Saint-Laurent-de-Malhac, paroisse ancienne issue du haut Moyen Age, ignorant Barjac, d’origine castrale. De là, par Bessas, elle rejoint le col de Trépaloup, ou celui de la Cize, avant de descendre sur Les Lèbres ou Grospierres. Traversant le Chassezac, elle ignore Joyeuse par le sud, avant d’entrer au coeur des Cévennes par Planzolles, Peyre et Paris. Elle passe ensuite à Saint-Laurent-les-Bains, avant d’arriver à Luc ( 1770 ). Si l’antiquité de cet itinéraire nous semble assurée dans sa section Bas-Vivaroise, du Rhône à Joyeuse, elle est plus sujette à caution de Joyeuse à Luc. Sur la première section, de Pont-Saint-Esprit à Joyeuse, de multiples vestiges attestent une occupation antique très forte de la région, avec une concentration toute particulière dans le secteur de Barjac, au carrefour de cette route avec la voie d’Antonin. De même, les cols de Trépaloup et de la Cize sont probablement fréquentés depuis la protohistoire ( 1771 ). Plus loin encore, le fait qu’elle ignore Joyeuse et le réseau viaire centré sur cette localité est un témoin probable de son ancienneté. Par contre, à partir de l’entrée dans les Cévennes, si le tracé existait déjà dans l’Antiquité, sans doute avait-il une importance moindre. Il traverse en effet une région largement vierge d’occupation humaine, seuls quelques rares indices attestant une présence ténue, exception faite des sources thermales de Saint-Laurent-les-Bains, dont l’exploitation est assurée ( 1772 ).

Notes
1770.

) Pour une présentation précise du tracé, cf. t. II, p. 428-439 et p. 509-514.

1771.

) Durand (E.) : Les habitats groupées protohistoriques de l’Ardèche, à paraître.

1772.

) Mazon (F.) : Voyage autour de Valgorge, op. cit., p. 72.