Le plateau annonéen est probablement traversé par plusieurs axes antiques, sans toutefois préjuger de leur importance d’alors. Plusieurs chemins ont été tracés, partant du sillon rhodanien au niveau d’Andance ou de Serrières. Sans nier le fait qu’ils puissent être antiques, nous resterons prudents considérant que les éléments probants à leur sujet sont plus que ténus et n’emportent pas la conviction à eux seuls ( 1778 ). Nous ne retiendrons donc pour notre part que trois axes.
Le premier relie Champagne à Annonay. Rectiligne au travers du plateau d’Annonay, il constitue sur presque tout son tracé une longue succession de limites paroissiales, ce qui nous semble être un élément probant fort, dans cette région densément occupée dès l’Antiquité et donc probablement christianisée de manière précoce. En outre, il ne s’insère nullement dans le réseau routier induit par les pôles de peuplement médiévaux comme Saint-Cyr ou Davézieux par exemple ( 1779 ).
Une autre route d’origine probablement antique converge vers Annonay, venant de Tournon et passant par Quintenas. De même que celle de Champagne, elle sert le plus souvent de limite paroissiale et ne s’insère pas dans le réseau viaire médiéval desservant les centres paroissiaux du sud du plateau annonéen, tous distants de quelques kilomètres. Seul Quintenas est sur son tracé, bourgade qui pourrait être l’un des points de peuplement antique ou altimédiéval majeur du plateau annonéen ( 1780 ).
Pour finir, un troisième et dernier axe pourrait être d’origine antique sur le plateau d’Annonay. Il s’agit du chemin dit de Varogne, reliant le port de Silon à Satillieu, par Ardoix et Saint-Romain-d’Ay, bien connu de l’érudition vivaroise ( 1781 ). Alors qu’il a perdu toute importance, à la fin du Moyen Age, il est encore dit route de Silon à Satillieu, signe de son développement passé. En outre, remarquons qu’il ne s’insère nullement dans le réseau viaire médiéval rayonnant autour d’Ardoix, mais qu’il le coupe totalement. Correspondant manifestement le plus souvent au tracé médiéval, seule une courte modification de tracé peut être isolée sur quelques kilomètres, au débouché sur le plateau annonéen. Par ailleurs, il semble que le nom « Varogne », issue de la contraction de via rodani, soit réservé en Haut Vivarais aux axes d’origine antique ou altimédiévale conduisant au Rhône ou longeant ce dernier.
) Fraisse (Ch.), Provost (M.) : Carte archéologique de la Gaule, Ardèche, op. cit., notice n°010.
) Cf. t. II, p. 34-35.
) Fraisse (Ch.), Provost (M.) : Carte archéologique de la Gaule, Ardèche, op. cit., notice n°188.
) Guigal (M.) : « Les faux blocs à cupules de la Varogne », art. cit., p. 38.