Reliant Saint-Paulien à Nîmes, il est probable que le chemin de Régordane soit d’origine antique ( 1786 ). Bien qu’aucune borne milliaire ne jalonne son parcours, la concentration du peuplement le long de la route implique son existence, au moins comme axe de desserte. Ensuite, en Bas-Languedoc, l’antiquité de la branche ouest, conduisant à Sextentio, est confirmée par l’existence de deux ouvrages d’art majeurs, à Sommières et Boisseron. Remarquons, en outre, que le tracé du chemin de Régordane apparaît clairement antérieur à l’établissement des principaux villages médiévaux jalonnant son parcours. Ainsi Génolhac est en contrebas et attire la route qui abandonne alors son tracé de crête ( 1787 ). Alès, groupé autour de son église Saint-Jean, fait de même ( 1788 ).
Le réseau routier antique vivarois, pour autant que l’on puisse le connaître, apparaît structuré autour de quelques axes seulement, reliant pour l’essentiel les cités voisines entre elles. Alba est ainsi reliée à Vienne et Valence au nord, à Saint-Paulien, à Javols et à Nîmes. Valence est reliée à Saint-Paulien par la vallée du Doux, de même que Vienne l’est à Saint-Paulien par le rebord sud du Mont Pilat. Seul le Bas-Vivarais calcaire, région la plus fortement romanisée, connaît une densité d’itinéraires supérieure. Plusieurs axes peuvent relier les mêmes secteurs, comme par exemple la route passant par Joyeuse qui double la voie d’Antonin. Il n’est bien sûr pas dans notre propos de dresser un tableau détaillé des axes antiques, mais c’est bien leur devenir qui nous intéresse afin de savoir si les routes médiévales leurs doivent orientation et tracé.
) Cf. t. II, p. 555-599.
) Cf. t. II, p. 588.
) Cf. t. II, p. 584.