Situation du pouvoir public aux Xè-XIè siècles

Il n’y a pas lieu ici de nous lancer dans un long excursus autour de la situation du pouvoir public au début de la mutation féodale, mais rappelons quelques données fondamentales à ce sujet, indispensables à la compréhension de l’histoire routière.

Au Xè siècle, le Vivarais fait partie du royaume de Bourgogne, mais cette domination demeure très formelle et Rodolphe III, dernier souverain de ce dernier ne manifeste aucune velléité de pouvoir dans la région. Au décès de ce dernier en 1032, le royaume de Bourgogne, et donc le Vivarais, est alors intégré à l’Empire. Néanmoins, ce changement de domination dont on aurait pu attendre une présence accrue des représentants du pouvoir public, demeure nominal et sans effet sur des marges bien éloignées du coeur de l’Empire.

Parallèlement à cette disparition de tout pouvoir souverain, l’autorité comtale s’efface également. Dès le milieu du XIè siècle, toute référence au comté disparaît progressivement, accompagnée de l’effacement des circonscriptions qui y sont liées, vicaria et ager. Les lignages comtaux eux-mêmes disparaissent, les évêques accaparent alors le comitatus, dès le milieu du IXè siècle en Vivarais, au milieu du Xè siècle en Viennois et au XIè siècle en Valentinois. C’est donc sur fond d’effondrement rapide et profond de la sphère publique que doit être analysée l’histoire des relations entre route et pouvoirs ( 1834 ).

Notes
1834.

) Les données sur l’évolution des pouvoirs au XIè siècle sont issues de Laffont (P.-Y.) : Châteaux, pouvoirs et habitats en Vivarais, X è -XIII è siècles, op. cit., vol. 1, p. 153-166.