b- De Chalencon à Saint-Agrève

Afin de gagner le plateau vivaro-vellave qu’il traverse pour rejoindre le Puy, le chemin doit se diriger vers Saint-Agrève dans une région où le relief relativement tourmenté lui impose des conditions de circulation difficiles.

De Chalencon aux Nonières

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Carte n°68

Au-delà de Chalencon, le chemin continue en direction des Nonières où il est mentionné à plusieurs reprises dès le milieu du XIIIè siècle. De Chalencon aux Nonières, plusieurs indices permettent de préciser le tracé du chemin. Tout d’abord, la géographie, assez tourmentée dans la région, n’offre que peu de possibilités de cheminement. Seule la crête passant par le col de Ceyssouan ( 2882 ) est véritablement praticable sans avoir à traverser une multitude de ravins et de versants abrupts rendant le voyage éprouvant. De Chalencon au col, un chemin encore en partie cadastré sur le plan napoléonien correspond assurément au chemin médiéval. Il quitte le bourg de Chalencon par l’ouest puis passe au castrum et ensuite sert de limite de paroisse entre Silhac et Chalencon sur près de quatre kilomètres, signe de son ancienneté. Sur cette section, de Chalencon au col de Ceyssouan, la route actuelle semble être l’héritière directe des travaux de voirie effectués dans les années 1770 ( 2883 ). Sa physionomie évoque d’ailleurs des modifications visant à améliorer les conditions de roulage : tracé contourné évitant les fortes pentes, nombreux détours et lacets. Remarquons pour finir que cette route se surimpose tant aux autres chemins du secteur qu’au parcellaire.

Au-delà du col de Ceyssouan, nous savons avec certitude que la route passe sur le flanc nord de la serre de Créton ( 2884 ), mais entre les deux, les sources sont muettes. Le cadastre permet néanmoins de proposer un itinéraire probable. Là encore, il est manifeste par ses caractéristiques que la route actuelle est l’héritière du tracé du XVIIIè siècle, très probablement même des travaux entrepris sur cet axe dans les années 1770, comme à Chalencon. Néanmoins, sur le cadastre figurent encore plusieurs sections de sentiers ou de chemins vicinaux continus qui sont les vestiges de notre chemin.

Ainsi, au départ du col de Ceyssouan, le « chemin de Chalencon à Saint-Agrève » passe non loin du hameau de Blanchette ( 2885 ) puis continue en ligne droite sur les crêtes jusqu’à Chasalets ( 2886 ). Ensuite, la route longe la serre de Brulas où elle est qualifiée « d’ancien chemin de Saint-Agrève à Vernoux » ( 2887 ). Du hameau de Barre jusqu’aux Nonières, soit une distance de quatre ou cinq kilomètres, le tracé est incertain faute de sources, le cadastre représentant pour sa part de nombreux itinéraires sans que nous puissions en privilégier un. Ils sont toutefois tous parallèles et distants de quelques centaines de mètres au plus ce qui nous fournit une direction générale. Sur cette section, la « nouvelle route » a été construite au milieu du XVIIIè siècle, les premiers devis de travaux la concernant remontant à 1746 ( 2888 ). Les descriptifs techniques donnés alors sont éloquents quant à l’inadaptation du réseau viaire issu du Moyen Age aux nouvelles techniques. Il est ainsi précisé, avant d’arriver aux Nonières, que la pente atteint « un pied et plus par toise », imposant de doubler les voitures à la montée ( 2889 ). Le passage de la route aux Nonières est attesté dès 1290 lorsqu’elle sert de confront ( 2890 ).

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Carte n°69
Notes
2882.

) Saint-Jean-Chambre, cadastre de 1824, section E2 dite de Bard.

2883.

) AD 07, C 791.

2884.

) AD 07, C 791.

2885.

) Saint-Jean-Chambre, cadastre de 1839, section E1 dite de Bard.

2886.

) Saint-Julien-Labrousse, cadastre de 1839, section B2 dite de la Vialle.

2887.

) Saint-Julien-Labrousse, cadastre de 1839, section A1 dite de Saint-Julien-Labrousse.

2888.

) AD 07, C 864.

2889.

) AD 07, C 867.

2890.

) AD 38, B 3546 et AD 07, C 196, f°65.