Au Béage, la route doit traverser la Veyradeyre, par un pont mentionné en 1464 à proximité duquel se trouve une auberge ( 3480 ). La Veyradeyre coule au fond d’une gorge encaissée dans laquelle il n’est pas aisé de descendre et nous ne pouvons que suggérer, à la lecture du cadastre, l’existence d’un chemin assez direct dans le prolongement de la route venue d’Usclades ( 3481 ). A ce niveau, la route traverse le mandement du Béage et passe non loin de ce château, mais la documentation le concernant, au demeurant très pauvre, ne nous a livré l’existence d’aucun péage.
Au-delà du pont, le passage de la route est mentionné en 1219 ( 3482 ) au lieu-dit de l’Argentière. Robert, évêque du Puy, et Pons de Montlaur sont alors en conflit au sujet de divers droits sur les routes traversant le Velay, l’évêque réclamant le droit de conducere et custodire mercatores transeuntes de la Ceouche usque ad Podium, et ab Argenteria usque ad civitatem Aniciensem ( 3483 ). Au quartier d’Argentière, le toponyme « l’Estrade » permet de situer plus précisément le passage de la route médiévale. Quittant le pont du Béage, elle se dirige vers le Chabanis, puis les Pradets ( 3484 ), passe à l’Estrade et continue par Le Végis et la Citrouze afin d’arriver à Présailles. Sur cette section, un autre tracé peut être proposé. Il subsiste encore partiellement comme route, mais se trouve le plus souvent réduit à l’état de limite parcellaire ou de simple haie vive. A partir des Pradets, il passe au sud du précédent par Chaulet, formant un chemin rectiligne jusqu’à Présailles et au-delà en direction du Monastier. La chronologie des deux axes ne pose aucun problème, celui passant par Argentière, qui apparaît en 1219 comme étant la route principale, est en fait le second axe qui se greffe très nettement sur le premier. Ne faudrait-il pas voir dans ce premier chemin rectiligne le vestige du chemin antique reliant Alba à Ruessium ? Après Présailles, en suivant le tracé rectiligne correspondant vraisemblablement à l’itinéraire antique, la route arrive au pont de l’Estaing, lui permettant de traverser la Gazeille. Cet ouvrage existe depuis 1329 au moins ( 3485 ).
Le Monastier est la dernière étape figurant dans l’Itinéraire de Bruges avant d’arriver au Puy. Au niveau du Monastier, la route traverse le mandement de Châteauneuf dans l’étendue duquel se lève un péage et un pulvérage dès les années 1280 au moins ( 3486 ), se percevant au début du XIVè siècle au Monastier même dans la mesure où le château est excentré par rapport à la route ( 3487 ).
Au-delà du Monastier, la carte de Cassini indique que la route du XVIIIè siècle passe par Arsac, puis Orzilhac avant de traverser la Loire à Brives, comme les autres routes venues de l’est par les Boutières, la vallée du Doux ou le plateau d’Annonay. Néanmoins, la route médiévale devait passer plus au sud. En effet, les portes perçant les remparts du Puy sont une bonne indication des directions sur lesquelles elles ouvrent puisque chacune d’elle prend le nom de la destination de la route qui y passe. Ainsi, la porte de Vienne ouvre au nord-est, celle de Saint-Gilles au sud, d’Avignon au sud-est ou encore celle de Montferrand au nord-est ( 3488 ). La porte d’Avignon qui correspond à la route d’Aubenas et de Viviers ne peut en aucun cas permettre d’aller à Brives et il faut donc proposer un autre tracé entre Le Monastier et Le Puy. Sur la quinzaine de kilomètres séparant les deux localités, avec l’aide de la situation du pont de Coubon et de la porte d’Avignon, on peut arriver à restituer le tracé même en l’absence de sources médiévales.
A la sortie du Monastier la continuité de la route en direction du quartier de l’Herm est nette, mais après ce hameau, le tracé se trouve à l’heure actuelle réduit à l’état de mauvais chemin ou de simple limite parcellaire jusqu’à la Pause. Au-delà, son tracé se confond avec celui de l’actuelle R.D. 38 jusqu’au hameau de Chier Blanc puis s’en écarte vers le sud jusqu’à Coubon où la route traverse la Loire. Le chroniqueur ponot Etienne de Médicis y signale la construction d’un pont en 1518 ( 3489 ), mais un ouvrage a existé à cet emplacement dès 1291 au moins ( 3490 ), les travaux de « construction » rapportés par Médicis n’étant alors que des réparations importantes, peut-être rendues nécessaires par les très fortes crues de 1508 et 1515 ( 3491 ).
Cinq kilomètres séparent le pont de Coubon et la porte d’Avignon, un chemin rectiligne est encore très nettement cadastré passant par le mont Jonet, les Salliens et enfin, la plaine du Breuil, juste devant la porte d’Avignon.
La route de Viviers au Puy par Aubenas est incontestablement l’un des axes les plus important à la fin du Moyen Age en Vivarais, si ce n’est le plus important. Tout comme ceux reliant Vienne au Puy ou Valence au Puy que nous avons déjà évoqué, celui-ci relie deux cités épiscopales voisines, Viviers et Le Puy. En outre, et c’est à ce titre qu’il figure dans l’Itinerarium de Brugis, il est la voie d’accès privilégiée à Avignon depuis l’Auvergne et les régions de l’ouest français. L’installation de la cour pontificale sur les bords du Rhône a donc constitué un facteur de développement certain pour cette route, le rayonnement spirituel du Puy constituant un attrait supplémentaire pour le voyageur qui, outre son déplacement à la curie, trouve en chemin un sanctuaire à la qualité incontestée. Les sources renseignant sur le passage de pèlerins sont toutefois rares, mais quoi de plus discret ? Voyageant pour Dieu, ils se contentent de passer sans commercer et sans semer le trouble, ce qui ne laisse pas de traces, sauf en cas de problèmes particuliers. Dans ce cas, il s’agit essentiellement de personnes suspectées d’être des faux pèlerins ayant revêtu leurs habits pour rechercher protection et exemptions de péages sur leur trajet. C’est ainsi qu’en 1393, des voyageurs se faisant passer pour des pèlerins sont démasqués à Montpezat, le seigneur de Montlaur, péager à Montpezat et Aubenas, leur réclamant alors de payer leur dû. Ceci n’est pas de leur goût, d’où procédure judiciaire ( 3492 ).
L’importance de cet axe transparaît à de nombreuses reprises dans la documentation de la fin du Moyen Age. Tout d’abord, la route est qualifiée de « royale » à de nombreuses reprises comme à Meyras en 1449 ( 3493 ), ou encore à Montpezat en 1475 ( 3494 ). Ce statut de route royale se manifeste aussi par une attention toute particulière de la part de l’administration royale, ce qui constitue un signe supplémentaire de l’importance exceptionnelle de la route à l’échelle de la région. Ainsi en 1372, Charles V ordonne à Imbert de Burzet, qui néglige l’entretien de la route, de faire le nécessaire pour la commodité et la sécurité des personnes allant per itinere publicio a loco Albenacii et per locum ecclesia de Mayrassio versus Montempezatum, Beorzeti, Anicium et Parisensis ( 3495 ). Cet axe constitue donc aux yeux du Roi un chemin majeur qui se sépare de la route de Paris à la Méditerranée appelé « Grand Chemin de France » dans sa traversée du Forez puis plus au sud, « chemin de Régordane ». L’importance de la route de Viviers au Puy est de fait connue jusqu’en Forez où elle est considérée comme un axe majeur permettant de rejoindre la Méditerranée tout comme le chemin de Régordane ( 3496 ). C’est même par cet axe que passe l’essentiel des relations entre le Forez et le midi méditerranéen, suivant ainsi un chemin sensiblement plus court que par Lyon, seuls les pondéreux comme le sel empruntant le sillon rhodanien du fait des avantages évidents offerts par la batellerie ( 3497 ). Aux yeux des Foreziens, l’installation des Papes à Avignon renforce encore nettement l’attrait de la route de Viviers par rapport à la Régordane, puisqu’elle permet de rallier beaucoup plus simplement la cité pontificale lorsque c’est le but du voyage, ou même simplement d’y passer ce qui n’est jamais mauvais en matière commerciale ( 3498 ).
C’est d’ailleurs par la route de Viviers au Puy que passent de nombreux voyageurs désireux de relier les régions rhodaniennes au Massif Central. Il a été proposé que le roi Robert, à l’occasion d’un pèlerinage effectué en 1031, soit passé par Aubenas et Viviers en se rendant du Puy à Saint-Gilles. Nous avons expliqué en quoi cette assertion, fondée sur une mauvaise analyse de la vita de Robert, est fausse. Robert le Pieux n’est pas passé à Viviers pour se rendre du Puy à Saint-Gilles, mais a emprunté le chemin de Régordane ( 3499 ). Le premier voyageur célèbre dont le passage soit clairement attesté est le comte d’Auvergne qui en 1249 se rend du Puy à Valence en passant par Montpezat, où il est le 9 octobre, et Aubenas, où il est le lendemain ( 3500 ). En 1424, ce sont des contrebandiers transportant de l’argent du sud-ouest aux foires de Genève qui passent par la haute vallée de l’Ardèche avant de se faire arrêter au moment où ils franchissent le Rhône ( 3501 ).
De plus, le port de Viviers est d’importance première permettant soit de traverser le Rhône par un bac reliant Viviers à Châteauneuf-du-Rhône, soit de débarquer des marchandises, essentiellement du sel monté des salins des Peccais ( 3502 ). En outre, il est encadré par trois autres ports plus modestes, celui du Teil au nord où aboutit la route passant par la vallée du Frayol, ceux de Donzère et Saint-Montan au sud ( 3503 ).
L’importance commerciale de la route apparaît aussi avec la multiplication des péages qui pèsent sur le trafic l’empruntant : du Rhône au Puy, le voyageur doit payer à Viviers ou au Teil selon le lieu où il quitte le Rhône, puis à Alba, Villeneuve-de-Berg, Aubenas, Meyras, Montpezat, Usclades (péage de Géorand), Le Monastier (péage de Châteauneuf) et enfin, à Brives en traversant le pont sur la Loire.
Les comptabilités de l’Hôtel-Dieu du Puy, formant de véritables séries continues à partir du XVIè siècle, nous permettent de connaître avec précision l’approvisionnement en denrées et produits divers de cette institution, les trajets des muletiers transportant ces produits y étant parfois consignés : la destination de Pont-Saint-Esprit y figure régulièrement, gagnée en huit jours par Le Monastier, Le Béage, Aubenas et Viviers ( 3504 ). L’un de ces muletiers de l’Hôtel-Dieu, Philibert Barbasto, des Estables, teste en 1544. Il nous donne avec précision le trajet emprunté pour se rendre dans la basse vallée du Rhône. Les créances qu’il indique par voie testamentaire jalonnent son parcours ( 3505 ). Il doit :
31 sous pour Pierre de Lyon, hôte à Baignolz (Bagnols-sur-Cèze), et 28 sous à Guillaume Bastier, de Bagnols lui aussi, pour le prêt de mulets.
24 sous à Antonia de Bretaigne, hôtesse au Pont-Saint-Esprit.
24 sous à Jean Cortial, hôte de la Bégude d’Ardèche (Labégude-de-Vals).
4 sous et 6 deniers à Armand Hélias, hôte de Villeneuve de « Bert ».
4 livres et 12 sous pour l’hôte du « Grand Père », à Pont d’Aubenas.
2 livres et 10 sous pour Pierre de la Prime, hôte à Montpezat.
4 livres et 1 sous pour ses mulets au Monastier.
Plus diverses autres créances en faveur de personnes résidant tout au long de cette route (Le Monastier, Mirabel).
Il ne fait donc aucun doute que la route de Viviers au Puy est l’une des plus importantes du Vivarais, qui devient peut-être même la plus importante de toutes à partir de l’installation de la papauté à Avignon.
C’est en outre l’axe antique le plus assuré en Vivarais que renseignent tout à la fois de nombreuses découvertes archéologique et les écrits du proconsul César.
D’un point de vue strictement archéologique, la route elle-même nous a laissé de nombreux vestiges. Ainsi, dès le départ de la vallée du Rhône, plusieurs milliaires jalonnent son parcours qui n’est autre que celui de la voie d’Antonin le Pieux. Subsistent encore le milliaire VI situé non loin du départ de la route au Teil même, le n°IV implanté dans la montée des Combes, entre le Teil et Alba et le n°X jalonnant le carrefour de Mias, à Mirabel, où la voie d’Antonin oblique vers le sud alors que la voie du Puy s’en sépare et continue en direction de l’ouest ( 3506 ). Au-delà, seule une borne en jalonne le tracé. Il s’agit d’un milliaire constantinien découvert en 1857 ou en 1859, peut-être au bord de la route impériale, au niveau du Pont-de-Labeaume et qui est aujourd’hui dressé devant l’église du lieu ( 3507 ). La question se pose de savoir s’il était proche de son emplacement au moment de sa découverte ? En effet, nous avons expliqué que la première route ne semblait nullement traverser l’Ardèche, mais bien rester en rive gauche, alors que la borne paraît avoir été découverte en rive droite. Toutefois, devant les incertitudes quant à son contexte archéologique qui seul aurait pu mettre en évidence un éventuel déplacement du milliaire avant enfouissement, nous considérons qu’il est trop hasardeux de tracer un axe en rive droite à l’aide d’un indice aussi mal assuré. Tout au plus peut-on retenir que le milliaire provient des environs du Pont-de-Labeaume. Cette colonne nous rappelle cependant que nous sommes en présence d’un axe suffisamment important pour avoir fait l’objet d’un début de bornage dans les années 306-307.
Par ailleurs, la route traverse des régions très fortement occupées dès l’Antiquité, à commencer par les vallées de l’Escoutay et du Frayol ou encore le bassin d’Alba où se trouve la cité helvienne ( 3508 ). Au-delà, les découvertes antiques sont encore nombreuses jusqu’à Aubenas, jalonnant assez régulièrement le tracé de la route. Là encore, les détailler toutes serait hors de notre propos, mais signalons tout de même le site de Serre-d’Enfer. En effet, il entretient une relation étroite avec le passage de la route. Il s’agit d’un mausolée situé non loin du carrefour de Mias, à une centaine de mètres au nord tout au plus et dans une position très visible depuis la route, ce qui est une implantation habituelle pour ce type de sépulture monumentale privilégiée ( 3509 ).
Notons encore la proximité du site de l’oppidum de Jastres nord qui domine le pas de l’Echelette permettant à la voie antique de descendre sur la vallée de l’Ardèche. La facture du rempart correspondant à l’occupation du premier siècle avant notre ère est très nettement monumental. On peut le qualifier d’enceinte de prestige, qui justement fait face à la route dans une volonté assez manifeste de paraître au yeux du passant ( 3510 ).
En amont d’Aubenas, il faut signaler encore plusieurs découvertes prenant toutefois un caractère ponctuel, comme à Montpezat où fut découvert une monnaie à l’effigie de l’empereur Postumus (259-268) ( 3511 ). Diverses monnaies antiques y ont aussi été découvertes au hameau de Champagne ou encore au quartier de Ville-Basse ( 3512 ). Toujours à Montpezat, un bloc d’orthostat antique est encore visible peu avant le pont actuel sur la Fonteaulière, en bordure de la route au niveau d’un calvaire contemporain, témoignant de la probable présence dans la vallée d’un bâtiment monumental non encore découvert ( 3513 ).
Au-delà de Montpezat, dans la traversée du plateau vivaro-vellave, aucune découverte antique n’a été signalée ( 3514 ). Il faut atteindre le Monastier pour que quelques indices laissent percevoir une occupation antique ( 3515 ). Néanmoins, notons au Monastier la forte occupation du très haut Moyen Age qui se caractérise par la présence de l’abbaye fondée dans le courant du VIIè siècle ( 3516 ). Outre l’abbaye, les fouilles archéologiques effectuées dans l’église paroissiale Saint-Jean ont livré les vestiges de trois églises antérieures à l’édifice actuel, dont la plus ancienne pourrait être du VIIIè siècle ( 3517 ). Par ailleurs le vocable, Saint-Jean-Baptiste, ne nous renverrait-il pas à une paroisse primitive du très haut Moyen Age dont le centre serait implanté à proximité de l’abbaye ?
L’existence dès l’Antiquité de la route de Viviers à Ruessium est donc nettement attestée par l’archéologie au travers de la présence de plusieurs bornes milliaires et de nombreux sites. C’est en outre le seul axe vivarois à figurer dans un texte Antique ( 3518 ). César allant réprimer la révolte Arverne en février 52 rassemble ses troupes en Helvie (in Helvios, qui fines arvernorum contingunt) ( 3519 ). Il ne lui reste alors plus qu’à traverser les Cévennes pour arriver en pays Arverne. Ces dernières, étant totalement enneigées, lui posent néanmoins problème (Esti mons Cevenna, qui Arvernos ad Helvii discludit, durissimo tempore anni, altissima nive iter impediebat, tamen discursa nive sex in altitudinem pedum atque ita viis patefactis) ( 3520 ). Ce fort manteau neigeux, que ses légions parviennent toutefois à ouvrir, lui assurent la victoire par l’effet de surprise créé chez les Arvernes qui se croyaient totalement protégés en cette saison (quod se Cevenna ut muros munitos existimabant) ( 3521 ).
Les propos de César, précis sur le tracé d’ensemble, allant du Bas-Vivarais au Velay, et sur les conditions de route en hiver, n’en restent pas moins allusifs sur le chemin exactement suivi, ce qui a permis de nombreuses dissertations érudites où la fantaisie et l’imaginaire l’emportent le plus souvent sur l’histoire ( 3522 ). Sans entrer dans les détails des différents tracés proposés pour les réfuter, ce qui nous emmènerait trop loin de notre propos, retenons les arguments plaidant en faveur de la route Viviers - Le Puy par Aubenas. Tout d’abord, la géographie politique de la région impose un passage assez étroit. Passant plus au sud, César ne serait pas arrivé en Velay mais en Gévaudan, et plus au nord, il ne serait pas parti du territoire Helvien, mais de chez les Ségauvellauniens. Il ne subsiste donc que deux axes permettant de passer du territoire des Helviens à celui des Vellaves. La route de Mézilhac au nord, et la route de Montpezat au sud. Certes, nous avons expliqué que la route de Mézilhac ( 3523 ) existait sans doute dès l’Antiquité, mais rien ne prouve qu’elle ait alors été plus qu’une piste, à la différence de la route d’Aubenas et de Montpezat bornée de milliaires, donc correctement aménagée. Cette véritable voie a du très logiquement être privilégiée pour faire transiter des légions en nombre. Pour finir, c’est une route qui reste le plus longtemps possible en plaine et qui n’affronte les rudes plateaux que sur quelques dizaines de kilomètres tout au plus, ce qui est un atout majeur alors qu’il y a plus de six pieds de neige. Il n’est donc possible d’hésiter qu’entre deux axes, par Mézilhac ou par Montpezat, sachant que la logique pousse fortement à exclure le premier au profit du second.
La route de Viviers au Puy par Aubenas est donc assurément d’origine antique. C’est dès lors un axe important à l’échelle de la région, qui l’est demeuré jusqu’à la fin du Moyen Age, et même au-delà jusqu’au XVIIIè siècle et à l’ouverture de la route moderne du col de la Chavade qui a entraîné un déplacement des circulations vers le sud. En outre, viennent se greffer sur cette route de nombreux axes irriguant le Vivarais ou rejoignant eux aussi le Velay.
) AD 07, C 616.
) Le Béage, cadastre de 1837, section B4 dite du Béage.
) AN, J 332.
) Au sujet de cette succession de conflits entre les évêques du Puy et la famille de Montlaur, cf. t. I, p. 396-398.
) Le Béage, cadastre de 1837, section E1 dite de Masaboulet.
) Chassaing (A.) et Jacotin (A.) : Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, op. cit., p. 216.
) Cf. t. I, anexe n°13.
) AD 07, 13H 2, f°39.
) Rivet (B.) : Une ville au XVI è siècle : Le Puy en Velay, op. cit., p. 41 et Douillard (G.) : Topographie médiévale de la ville du Puy jusqu’en 1544, op. cit.
) Ibidem, p. 123.
) Lascombe (A.) : Répertoire des hommages des évêques du Puy, op. cit., p. 102.
) Médicis (E. de) : Liber des Podio, op. cit., p. 415 et 443.
) AD 07, 39J 358.
) AD 07, 2E 1566, f°72v°.
) AD 07, 42J 359, f°54.
) AD 34, A 6, f°101.
) Fournial (E.) : Les villes et l’économie d’échange en Forez..., op. cit., p. 137-140. et p. 183-184.
) Ibidem, p. 183-184.
) Ibidem, p. 357.
) Cf. t. I, p. 323.
) AN, KK 503, f° 50-51. Cf. aussi : Bautier (R.-H.), « Recherches sur les routes de l’Europe médiévale. 1 - De Paris et des foires de Champagne à la Méditerranée par le Massif Central », art. cité, p. 123.
) Bautier (R.-H.) : « Marchands, voituriers et contrebandiers du Rouergue et de l’Auvergne, trafics clandestins d’argent par le Dauphiné vers les foires de Genève (1424) », art. cité, p. 667.
) Rossiaud (J.): Réalités et imaginaire d’un fleuve au Moyen Age. Recherche sur le Rhône médiéval, op. cit., t. I, vol. 2, p. 449-452.
) Ibidem, p. 448, 452-453.
) Rivet (B.) : Une ville au XVI è siècle : Le Puy en Velay, op. cit., p. 302.
) AD 43, 3E 336/8, f°188v°.
) Napoli (J.) et Rébuffat (R.) : « Les milliaires ardéchois d’Antonin le Pieux », art. cité.
) Lauxerois (R.) : Le bas-Vivarais à l’époque romaine. Recherche sur la cité d’Alba, op. cit., p. 266.
) Nous ne pouvons détailler ici les dizaines de découvertes archéologiques des vallées de l’Escoutay et du Frayol, et encore moins de la cité d’Alba. Cf. Blanc (A.) : Carte archéologique de la Gaule romaine, fascicule XV, Ardèche, op. cit., p. 42-58 qui est très largement dépassé pour ces secteurs où les recherches archéologiques ont été intenses, mais reste encore, en l’attente de la publication de Fraisse (C.) et Provost (M.) dir. : Carte archéologique de la Gaule romaine, l’Ardèche, la seule publication disponible. Sur la cité d’Alba et la localisation des axes routiers dans la ville et ses abords, aucune publication de synthèse récente n’a encore vue le jour malgré plusieurs années de fouilles programmées. Nous renvoyons donc faute d’un ouvrage plus précis à Lauxerois (R.), André (P.) et Jourdan (G.) et alii : Alba, de la cité gallo-romaine au village, op .cit., p. 107-108, pour une esquisse de plan de voirie antique.
) renseignements communiqués par Nathalie Cossalter, ayant effectué des sondages sur le site en 1995 dont les résultats pourtant intéressants n’ont toutefois pas encore été publiés. Il est toujours possible de consulter son rapport d’opération : Cossalter (N.) : Le site du Serre-d’enfer, rapport de fouille, op. cit..
) Lefèvre (C.) : « Jastres et les oppida méditerranéens », art. cité, p. 19.
) Durand (E.) : Etude du site archéologique de la Sainte-Abeille, un fanum gallo-romain révélé par la célèbre voie du Pal, op. cit., p. 114.
) Haond (L.) : Les pavés de la Côte du Pal, voyage au Fau et au Pal, villages frontières entre Hautes-Cévennes et Montagne ardéchoise, op. cit., p. 61.
) Renseignement Nathalie Cossalter, Centre de documentation archéologique d’Alba-la-Romaine.
) Blanc (A.) : Carte archéologique de la Gaule romaine, fascicule XV, Ardèche, op. cit. Aucune découverte n’est venue compléter l’absence de données qui ressort de la consultation de cet ouvrage (renseignement oral Christelle Fraisse, Centre de documentation archéologique d’Alba-la-Romaine). Pour la Haute-Loire, le même constat peut-être dressé à partir de Provost (M.), Rémy (B.) et Pin-Carré (M.-C.) : Carte archéologique de la Gaule n°43, la Haute-Loire, op. cit., p. 164.
) Provost (M.), Rémy (B.) et Pin-Carré (M.-C.) : Carte archéologique de la Gaule n°43, la Haute-Loire, op. cit., p. 81.
) Fayard (A.) : « Aux origines du Monastier », art. cité, et Fayard (A.) : « Théofrède du Monastier », art. cité.
) Hettiger (S.) et Liégard (S.) : « L’église Saint-Jean-Baptiste du Monastier : approche archéologique », art. cité, p. 325.
) César : De bello gallico, op. cit., VII.
) Ibidem, VII, 7, 5.
) Ibidem, VI, 8, 2.
) Ibidem, VII, 8, 3-4.
) Le point sur toute cette littérature est fait par Durand (E.) : Etude du site archéologique de la Sainte-Abeille, un fanum gallo-romain révélé par la célèbre voie du Pal, op. cit., p. 49-63. L’auteur écarte méthodiquement tous les itinéraires improbables ou impossibles, travail à l’issue duquel il ne subsiste que celui qui nous intéresse ici.
) L’un des tenant de ce cheminement est Agier (V.) : « Le passage à travers les Cévennes par César », art. cité. Néanmoins, son argumentaire tient plus à la seule présence de l’axe routier sans pouvoir apporter d’éléments positifs quant au passage de César.