2.4 Quelle échelle de temps ?

Il faut enfin s’entendre sur la durée caractéristique de l’apprentissage que l’on veut étudier.

Il est difficile aussi bien de localiser le début d’un apprentissage que de déterminer quand il finit. Si on admet, comme nous l’avons fait, que preexistent chez l’apprenant, au début d’une situation d’enseignement, des conceptions, des connaissances qui lui permettent de commencer à interpréter ce qu’on lui propose et d’agir dans la situation où il est placé, alors « la situation ne fait qu’activer un apprentissage déjà installé, déjà entamé même inconsciemment ». La localisation du terme n’est pas plus sûre : si apprendre c’est améliorer sa compréhension d’une situation, d’un sujet, d’un concept, qui dit que cette compréhension doit être terminée au moment où se termine la séquence d’enseignement ? Qui dit qu’elle n’évoluera pas par la suite, au fil des réflexions et des rencontres intellectuelles de l’apprenant, ou qu’elle ne se diluera pas dans sa mémoire sous la charge cognitive que l’on impose à un lycéen de Terminale par exemple ?

Cette évolution peut prendre plusieurs formes ; la connaissance enseignée peut :

A notre sens, cet enracinement des connaissances dans la structure cognitive de l’apprenant se fait par deux mécanismes liés entre eux :

Nous serons donc amenés à nous restreindre à une délimitation stricte de l’apprentissage, le reliant à ce sur quoi nous avons prise, le temps d’enseignement : l’apprentissage étudié sera la variation entre ce que nous pourrons mettre en évidence des connaissances des individus au début de la séquence d’enseignement et ce que seront devenues ces connaissances à la fin de cette séquence.