4.5 Une théorie applicable aussi bien en physique qu’en mathématiques ?

On peut par ailleurs se demander si les conditions de la dévolution sont les mêmes en mathématiques qu’en physique. Brousseau a bâti sa théorie de façon très contextualisée dans le cadre de l’enseignement des mathématiques. Dans quelle mesure est-elle applicable à l’enseignement de la physique ? Dans quelle mesure le rapport au monde réel, fondamentalement différent en physique de ce qu’il est en mathématiques, modifie-t-il le mode souhaitable ou nécessaire d’apport des connaissances par l’enseignant ?

La question centrale est « comment la connaissance visée, qui doit être mise en oeuvre dans la situation adidactique de référence, est-elle présentée à l’élève ? ». Dans le cas des mathématiques, on peut espérer que la logique appliquée à ce que l’élève sait déjà et aux conditions de la situation produira la connaissance souhaitée. La physique n’est pas qu’une question de développement logique d’un ensemble théorique, cette logique doit être validée par la sanction du réel. Cela implique que l’enseignant doit dire à l’élève ce qui, dans l’ensemble des connaissances possibles, a passé victorieusement l’épreuve de la réalité. D’où la pertinence de stratégies didactiques qui consistent à fournir à l’élève un germe du modèle dès le début d’une séquence, puis à lui permettre de construire (par la situation adidactique que l’enseignant conçoit) l’interprétation de ce germe du modèle pour agir sur le réel, le prévoir ou l’expliquer.