3.5 Sur le type de contrôles utilisés sous Cabri-géomètre

Rolet (1996, p. 67 à 86), après avoir analysé l’usage du terme « contrôle » tant chez des psychologues cogniticiens (Hoc, Richard, Nguyen-Xuan) que chez des didacticiens des mathématiques (Grenier, Margolinas, Coppé, Schoenfeld), définit ainsi différents types de contrôles :

Rolet analyse a priori la dialectique entre contrôle perceptif et contrôle théorique, et dégage les points suivants :

Rolet a étudié précisément ce que deviennent les notions de contrôles perceptif et théorique dans l’environnement d’un logiciel tel que Cabri-géomètre (p. 87-104).

D’après elle, le contrôle perceptif simple est favorisé dans cet environnement pour la validation des résultats, dans la mesure où la facilité de tracé peut amener l’utilisateur à multiplier les tentatives et les essais-erreurs. Par contre dans la construction des figures, la nécessité de passer par les commandes du menu introduit inévitablement une part plus importante de contrôle théorique.

La possibilité de déplacer les points de base d’une figure fait de Cabri-géomètre un outil de contrôle instrumenté extrêmement riche. Cependant Rolet pointe bien deux limites à cette richesse, qui peuvent constituer autant d’obstacles à l’apprentissage :

En tous cas, Rolet conclut que Cabri à lui seul ne suffit pas à tirer parti de toutes ces potentialités, et qu’une maîtrise particulière de la situation didactique est nécessaire (p. 104). Les résultats de son étude, qui portait sur la construction de deux figures à partir de leur énoncé par des stagiaires IUFM, montrent d’ailleurs que le passage du contrôle instrumenté au contrôle théorique est très difficile, en particulier parce que les sujets n’utilisent que très rarement les déplacements-preuves de manière exhaustive (p. 312).