2.5.2 L’intervention de l’observateur

Comme nous l’avons dit, il s’agissait de la première version de cette séquence d’enseignement. L’enseignant dans la classe duquel nous intervenions n’avait pas eu le temps de se familiariser avec le fonctionnement du logiciel Cabri-géomètre. Aussi l’avons-nous remplacé devant la classe quand il s’agissait de montrer les modalités de ce fonctionnement, ou auprès de tel ou tel groupe d’élèves en difficulté (en particulier la paire qui était filmée). Dans ce rôle, nous sommes désigné par « l’observateur » dans ce qui suit.

Il serait vain de prétendre que nos interventions se sont toujours limitées à une description des fonctionnalités du logiciel, car l’imbrication entre l’usage que nous comptions voir faire par les élèves de ce logiciel et les connaissances de physique qui étaient visées était telle que nous ne pouvions pas réellement les présenter de façon séparée en permanence. La situation 6 (image d’un point) est un exemple typique de cette imbrication. Cependant, dans la mesure où il s’agissait d’appliquer un contenu qui avait été fixé par une discussion commune entre nous et l’enseignant, nous ne pensons pas que ce type d’interventions ait changé quoi que ce soit au déroulement de la séquence.

Notons d’ailleurs que cette double intervention du chercheur dans l’expérimentation se retrouve dans des travaux antérieurs. Ainsi Beaufils (1991, p. 174) précise-t-il avoir joué auprès des binômes qu’il observait le double rôle de « directeur de recherche17 » qui soumet le problème à résoudre, et de technicien qui aide à la manipulation de l’ordinateur.

Notes
17.

Le choix de ce terme porte la trace évidente des références épistémologiques que Beaufils s’est donné, et que nous avons discutées dans le chapitre 2 : l’élève serait placé dans la situation d’un chercheur dans le cadre de la science normale.