3. Méthodologies employées dans l’analyse

Nous avons rappelé plus haut (voir « Articuler différents types de corpus » dans ce chapitre) les questions de recherche essentielles que nous nous sommes fixé. Ces questions portent sur une situation d’apprentissage caractérisée par l’intervention d’un modèle matérialisé informatisé, dont on peut dire qu’il a une double fonction d’aide à l’apprentissage :

Notre méthode d’analyse suivra en conséquence une double démarche :

Pour étudier l’activité de modélisation des élèves, nous mettrons en oeuvre une analyse catégorielle et semi-quantitative, portant à la fois sur les ressources et sur les activités de modélisation ; elle a été élaborée en partie en commun avec nos collègues allemands des Universités de Brème et Dortmund (Niedderer & al., 1998), dont les principes sont donnés ci-dessous et qui porte sur l’écoute et le visionnement direct de la bande vidéo ; cette méthodologie a été appelée « CBAV » pour Category-Based Analysis of Videotapes ; nous la compléterons par des analyses qualitatives à partir des transcriptions, portant spécifiquement sur ces activités de modélisation ; ce sera l’objet du chapitre 8 de ce travail.

En ce qui concerne l’apprentissage et l’évolution des conceptions d’Emmanuel sur le concept d’image optique, une analyse qualitative sera menée à partir des transcriptions. Ce sera l’objet du chapitre 9 de ce travail.

Autrement dit nous allons disposer de deux éléments décrivant la totalité de la séquence, le résultat de l’analyse continue des bandes vidéo par la méthode « CBAV », et les « textes de périodisation », qui découpent la séquence en situations, les situations en épisodes et les épisodes en étapes (voir ci-dessous). Nous ajouterons à ces descriptions continues des focalisations plus fines sur certains aspects, essentiellement l’évolution du concept d’image.

Nous allons définir ci-dessous les grandes caractéristiques de ces deux méthodes d’analyse.

Notes
18.

Il ne va pas de soi que l’utilisation de Cabri-géomètre soit dépourvue de contrat didactique. Capponi et Laborde (1994) et Laborde (1995) ont observé et décrit des mécanismes opposés : par exemple, la présence de telle ou telle construction géométrique dans les menus du logiciel a pu provoquer chez les élèves des réactions du type « puisque cette commande est là, c’est qu’elle doit être utilisée ». Nous n’avons pas observé de tels comportements chez Adeline ou Emmanuel. Peut-être la raison doit-elle en être cherchée dans le décalage entre la nature des commandes du logiciel (géométrique) et l’utilisation que l’on demandait aux élèves d’en faire (physique).