3.1 Analyse catégorielle des activités de modélisation

Dans cette analyse catégorielle « CBAV », les données analysées seront restreintes aux enregistrements vidéo (essentiellement la bande son d’ailleurs, l’image servant seulement à la compréhension de ce qui se dit) de la paire d’élèves observée.

Un point important à propos de cette méthodologie CBAV est que la mise en oeuvre des connaissances y est repérée principalement par les productions verbales ; nous ne cherchons pas à faire des hypothèses sur les connaissances sous-jacentes à un geste ou qui lui donneraient sens : il est toujours interprété en relation avec les productions verbales, assez souvent pour en lever des ambiguïtés. C’est un choix à la fois théorique et méthodologique, qui peut d’ailleurs être discuté sous ces deux aspects. Du point de vue théorique, faire ce choix revient à accorder plus d’importance aux connaissances verbalisées, en partie parce qu’elles peuvent faire l’objet d’un débat entre les deux élèves de la paire. D’un point de vue méthodologique, analyser les connaissances incorporées implicitement dans un geste demande en général un temps assez long pour reconstruire sa cohérence ; or nous avons cherché une méthode qui permette d’étudier des séances d’activités quasiment en temps réel, et pour cela il fallait limiter la sophistication des données recueillies, pour ne pas être obligé d’arrêter la bande au cours de son défilement ; en contrepartie cela nous a permis de choisir une durée assez courte entre deux actions de codage (30 secondes), et donc des données assez nombreuses, sur une durée observée de 11,7 h (ce qui représente donc environ 1400 codages).

L’objectif de cette méthode est de mettre en relation les ressources disponibles aux élèves et leurs productions verbales. Nous allons donc définir les catégories utilisées, aussi bien pour les ressources que pour les productions verbales.