3.1.1 Quelles sont les ressources disponibles ?

Par le terme de « ressources », nous désignons les éléments du milieu didactique qui interviennent dans la situation et desquels l’élève peut prendre des informations.

Les élèves peuvent donc utiliser les ressources suivantes :

  • Le discours de l’enseignant, soit quand il parle à la classe entière, soit par l’intermédiaire de questions écrites qu’il donne parfois aux élèves, soit par l’intermédiaire du résumé qu’il distribue de temps en temps ; cet ensemble de ressources est une façon privilégiée de recevoir de l’information, et sera codée ENS (pour enseignant) ;

  • Une tierce personne, autre élève ou l’observateur ou (la plupart du temps) l’enseignant quand il parle uniquement à la paire d’élèves observée ; cette ressource est codée 3P (pour tierce personne) ;

  • L’environnement papier-crayon, par exemple quand les élèves notent leurs réponses aux questions posées ; c’est une façon de formuler leurs idées et cela les oblige à discuter l’un avec l’autre ; cette ressource est codée PC (pour papier-crayon) ;

  • le dispositif expérimental avec lequel ils sont censés manipuler, soit qu’ils en tirent des indications qualitatives, soit qu’ils prennent ou traitent des mesures quantitatives ; cette ressource est codée MA (pour manipulation) ;

  • leur calculatrice, quand ils s’en servent, ou aussi bien quand ils se livrent à des calculs à la main qu’ils auraient pu faire à la calculatrice ; cette ressource est codée CAL (pour calculatrice) ;

  • le modèle informatisé, cette ressource est codée MM ; cela recouvre aussi bien le déplacement d’objets déjà dessinés dans les cabri-fichiers conformément aux lois de l’optique géométrique, que les cas (rares) où les élèves tracent eux-mêmes des objets géométriques dans un cabri-fichier.

On peut se demander pourquoi n’est pas catégorisée comme ressource la discussion avec l’autre élève de la paire observée. La réponse est une nouvelle fois double, théorique et méthodologique. Sur le plan de la méthode que nous avons définie, les échanges verbaux sont trop permanents et trop rapides entre les deux individus de la paire pour qu’ils aient un intérêt dans notre analyse : dans quasiment toutes les phases où les élèves font autre chose que d’écouter l’enseignant, cette ressource serait utilisée par Emmanuel, coder cette ressource ne nous apprendrait rien. Sur le plan théorique, on peut dire qu’au cours de ce dialogue quasi-permanent, les connaissances d’Emmanuel sont en partie co-construites dans son interaction avec Adeline : la deuxième élève de la paire n’est pas pour le premier une ressource comme les autres, dans la mesure où elle est capable d’argumenter, donc de convaincre.