3.1.3 Comment procède-t-on à cette analyse ?

L’analyse est menée matériellement en remplissant une grille dont on coche les cellules (par une valeur 1). La première colonne sert à repérer le temps écoulé. Les colonnes suivantes de la grille consistent en des catégories de ressources utilisées (énoncées plus haut), puis en des types de connaissances verbalisées (également expliquées plus haut). La dernière colonne permet de noter des commentaires pris sur le vif pendant l’analyse des séquences. On trouvera un exemple de la grille ci-dessous (tableau 1).

On utilise les rangées de la grille au fur et à mesure que le temps progresse. Chaque ligne compte pour trente secondes. Cela signifie qu’à la ligne “2,0” nous notons la ressource principalement utilisée par les élèves ou/et le type de connaissance qu’ils expriment pendant l’intervalle de temps qui s’étend depuis 1 mn 45 s jusqu’à 2 mn 15 s après le début de la situation. Bien entendu il se peut que pendant cet intervalle de temps l’élève observé utilise deux ressources ; on constate que lorsque ce cas se présente, la plupart du temps ces deux ressources consistent en l’écoute de ce que dit l’enseignant, en même temps qu’une activité expérimentale ou l’usage de l’ordinateur. Dans ce cas, nous coderons les deux catégories, même si dans l’analyse ultérieure seules seront complètement utilisées les catégories MA et MM.

Il se peut aussi que l’élève exprime deux connaissances de deux catégories différentes, mais on peut constater que c’est assez rare : cela signifie que trente secondes est une échelle de temps adaptée pour ce type de codage des données.

Tableau 6-1 : aspect d’une grille d’analyse
Durée Ressources Connaissances Commentaires
3.P ENS PC MA CAL MM MOE MTP RTO CMM RMMP RMMO
0 1 Pr.(*) parle
1
1 1
1 Pr. : pouvez vous me dire comment l’objectif a fonctionné pour produire cette image ?
2 1 1 Em(*) : il a réduit
1 1 Em : elle s’est imprégnée sur la diapo
3 1 Pr. : pouvez-vous me donner la taille de l’image
(*) Pr. désigne l’enseignant, Em l’élève étudié

La méthode CBAV qui vient d’être décrite permet donc d’accumuler des observations locales, catégorisées en fonction d’un cadre théorique. Par contre elle ne peut donner accès au sens des productions verbales, à l’évolution conceptuelle de l’élève, dans la mesure où le codeur ne peut pas porter de jugement sur le sens de ce qui est dit, il ne fait que catégoriser le type de verbalisation relativement aux niveaux de savoir mis en jeu. Il peut encore moins reconstituer une évolution cohérente des connaissances de l’élève. L’analyse catégorielle doit donc être complétée.