4. transposition informatique et transposition didactique

L’idée de base de cette séquence d’enseignement est que l’utilisation d’un environnement informatique peut favoriser l’apprentissage de connaissances de l’optique géométrique. Mais cette utilisation transforme-t-elle les savoirs qu’elle prétend faire construire ? Telle est la question que nous allons traiter dans ce paragraphe.

De la même façon qu’on distingue classiquement deux étapes dans la transposition didactique, du savoir savant au savoir à enseigner et du savoir à enseigner au savoir enseigné, on peut distinguer deux moments de la transposition informatique. En premier lieu il faut passer du savoir à enseigner défini par les critères du physicien à l’objet informatique implanté en machine qui le représentera ; en second lieu il faut tenir compte dans l’analyse du détournement de sens que la manipulation de l’objet informatique par les élèves lui fera subir. La transformation éventuelle des savoirs doit donc être cherchée à la fois dans les choix qui ont été faits pour construire les fichiers et définir leur utilisation, et dans la marge de manoeuvre, donc dans la possibilité d’interprétations et de manipulations non prévues, que le micromonde laisse à l’élève. Cela implique que le concepteur des fichiers est contraint à faire des choix de nature didactique au cours de la construction du modèle informatique : les deux types de transpositions sont liées inextricablement.

On peut considérer qu’une caractéristique importante de la représentation dynamique que constitue le micromonde Cabri-géomètre est de jouer un rôle intermédiaire, à deux égards :

C’est justement ce rôle doublement intermédiaire qui lui permet de constituer un modèle matérialisé, qui facilite le passage entre monde des réalités matérielles et monde du modèle à enseigner.