4.4 Les constructions manquantes

De la même façon que certains tracés sont cachés, il faut mentionner ici que certains tracés ne sont pas réalisés, alors qu’ils pourraient l’être, et que c’est un choix de modélisation. Ce choix pourrait avoir des conséquences sur l’apprentissage, s’il n’était pas explicité pour les élèves. Prenons en trois exemples :

Le rayon réfléchi partiellement à la traversée d’un dioptre est systématiquement omis ; la raison en est encore la volonté de ne pas surcharger la figure et les informations qu’on fournit aux élèves, mais pour autant il ne faut pas leur laisser ignorer l’existence de cette réflexion partielle de l’énergie lumineuse incidente.

message URL FIG7-02.gif

Dans le fichier hemicyl7 (situation 2, foyer principal image), il y a une possibilité de réflexion totale qui fait intégralement partie de la situation, car elle limite l’extension du faisceau émergent. Le premier rayon réfléchi totalement (sur la face de sortie circulaire de la lentille, voir figure 7-2 ci-dessus) est donc tracé, mais il se limite sa première partie, à l’intérieur de la lentille : ne sont envisagés ni une deuxième réflexion totale, ni une réfraction qui ferait sortir le rayon sur la face plane. Ce choix se justifie bien sûr par le fait que l’étude de ce qu’il peut advenir à ce rayon réfléchi n’est pas le but de la situation ; c’est donc un choix de modélisation, nous omettons de représenter des phénomènes qui ne sont pas objets d’enseignement ; pour autant les élèves ne doivent pas être conduits à croire que l’énergie lumineuse s’évanouit brusquement quand le rayon réfracté atteint la face plane ...

Autre exemple : dans le fichier bessel sont tracés le rayon central, non dévié, et un rayon quelconque tracé à partir de la propriété des foyers secondaires objet. Lorsque l’utilisateur approche la lentille trop près de l’objet, ce rayon quelconque disparaît. Le laisser subsister, en effet, aurait conduit à le faire diverger du rayon central, et aurait introduit la problématique de l’image virtuelle, qui se situe à une phase ultérieure de la séquence. Nous voyons ici un exemple où la forme du fichier dépend de l’endroit où il est utilisé dans la séquence d’enseignement.

Au total, aussi bien dans le cas de constructions cachées que dans le cas de constructions omises, nous voyons que la parole de l’enseignant a la charge de suppléer des informations peu accessibles de l’environnement informatique.