4.6.1 Les réduction successives

Nous distinguerons trois niveaux susceptibles d’apporter des transformations à partir de la réalité, celle par exemple d’un objet émettant de la lumière en direction d’une lentille mince.

Le modèle physique de l’optique géométrique restreint dès le départ la catégorie d’objets utilisés : il faut que ces objets ne soient pas trop étendus s’ils sont à distance finie, en tous cas qu’ils n’envoient sur la lentille que des rayons paraxiaux. A cette condition les conditions de Gauss sont remplies et les lois des lentilles minces s’appliqueront. Cette réduction est donc la marque d’une connaissance bien déterminée.

Le modèle enseigné, parmi ces objets peu étendus, se limite la plupart du temps aux objets plans et perpendiculaires à l’axe. Là aussi, des connaissances sont cachées derrière ces simplifications : c’est l’aplanétisme et l’idée que si l’objet est perpendiculaire à l’axe, l’image l’est aussi.

La représentation elle-même introduit une réduction supplémentaire : l’objet est représenté par un segment, ce qui est une contrainte technique d’une représentation bidimensionnelle. Ce qui est perdu du fait spécifique de cette représentation sous forme de segment, c’est l’aspect de l’objet : que ce soit un pot de fleur, la lettre F ou la lettre d, il sera toujours représenté par un segment.

L’élève a la charge de combler ces décalages. C’est un travail d’autant plus important que comme nous l’avons signalé (dans le chapitre 3) un des aspects fondamentaux du mot « image » est que l’image ressemble à l’objet. Quand la forme de l’objet est désincarnée en un segment, l’image perd sa caractéristique de ressemblance, le terme scientifique s’éloigne un peu plus du sens commun.

Nous souhaitons ici préciser la portée de ces réductions et de ces transformations sur deux points essentiels du concept d’image optique, la position et la taille. Ces deux critères sont particulièrement importants en raison de ce qui vient d’être dit : la représentation d’un objet lumineux utilisée dans les cabri-fichiers limite pratiquement les caractéristiques de l’objet à ces deux aspects, en particulier élimine la forme de l’objet.

Dans ce chapitre seront décrits des cas-types. Chaque cabri-fichier peut modifier tel ou tel point particulier de ce que nous allons dire ici.