6. En guise de conclusion

Après avoir pointé les insuffisances ou les effets potentiellement pervers de la séquence que nous avons réalisée, nous souhaitons noter néanmoins que cette séquence d’enseignement a été validée par son expérimentation dans des classes, au sens où l’entend Tiberghien (1997, p. 104) :

‘« In research such as this, the knowledge to be taught and the design of the teaching situation are research products and not simply a context for collecting data. Consequently these products have to be validated. Here we propose two types of validation, the feasibility of the teaching situations in the classroom and the effectiveness of the devolution. The first one is associated with teaching and probes how such a teaching situation may be carried out in the educational system ; that it is compatible with the educational system’s constraints, for example the teaching sequence duration and the possibility to incorporate the sequence into the whole physics curriculum ; the second is associated with the relations between teaching and learning and tests, how in the situation where the devolution is supposed, pupils assume responsability for a part of the knowledge to be taught. »’

Peut-on dire que la séquence d’enseignement est opérationnelle ? Certainement oui. Notre analyse, comme nous l’avons dit, porte sur des enregistrements d’activité d’élèves réalisés lors de la première année d’expérimentation (1996-1997). Au cours de cette année-là, et pendant les trois années qui ont suivi, la séquence a été mise en oeuvre sans problèmes majeurs dans des classes de Terminale de Spécialité, par les quatre expérimentateurs, et par certains de leurs collègues, dans des lycées différents. Cette mise en oeuvre a eu lieu avec des adaptations inévitables, dues aux personnalités de chaque enseignant, aux disponibilités de leur établissement, aux classes auxquelles l’enseignement s’adressait. Une question extrêmement intéressante, mais qui constitue un champ de recherche à elle toute seule, serait cependant de se demander si une telle séquence peut être reprise par un enseignant n’ayant pas participé à sa construction ou n’ayant pas été en contact direct (par des stages de formation ou parce qu’il enseigne dans le même établissement) avec ses créateurs. Par exemple, ce travail a été suffisamment reconnu par l’institution pour figurer sur le serveur de l’Académie de Lyon. Les enseignants qui en ont eu connaissance par cet intermédiaire ont-ils pu appliquer la séquence dans leur classe ? Là serait peut-être une limite à l’opérationnalité de notre travail, limite qu’elle partagerait alors avec une bonne part des innovations pédagogiques de l’enseignement des sciences physiques. Des éléments pour une réponse négative ont d’ailleurs été donnés plus haut. Mais en tout état de cause nous n’avons pas de données crédibles à ce sujet.

Peut-on dire deuxièmement qu’il y a eu dévolution ? Cette question est directement liée à l’étude de l’activité des élèves, nous la traiterons donc dans le chapitre 9.