1.3 Troisième étape : comparer les différents types de connaissances verbalisées

Si on se rappelle les durées si différentes des quinze situations, cela n’a pas de sens de comparer les corrélations brutes données dans le tableau précédent. Aussi leur avons-nous fait subir une transformation supplémentaire pour obtenir le tableau 4 ci-dessous.

Tableau 4 : corrélations relatives entre les ressources et les types de connaissances verbalisées
situation Nombre de lignes MA MM C1/
MA
C2/
MA
C3/
MA
C4/
MM
C5/
MM
C6/
MM
1 15 0 0 0 0 0 0 0 0
2 286 25 76 48 4 12 43 21 22
3 14 0 7 0 0 0 43 14 0
4 47 9 25 56 0 44 96 0 8
5 181 32 74 84 0 0 68 16 0
6 177 0 132 0 0 0 56 17 1
7 41 0 40 0 0 0 38 23 0
8 34 22 7 86 5 0 14 57 0
9 87 20 53 55 0 30 13 43 9
10 0 0 0 0 0 0 0 0
11 0 0 0 0 0 0 0 0
12 125 8 34 25 13 63 12 68 0
13 135 6 19 83 0 0 11 11 0
14 47 0 40 0 0 0 28 25 8
15 213 85 50 49 4 14 20 20 12

Nous avons laissé la deuxième colonne pour mémoire ; rappelons que la colonne « MA » représente pour une situation donnée la durée (en demi-minutes) pendant laquelle l’élève utilise le dispositif expérimental ; la colonne « MM » est la durée pendant laquelle il a recours au modèle matérialisé. Dans les six dernières colonnes, nous calculons le rapport des Ci (i = 1, 2, 3) à MA (pour les expériences) ou le rapport des Cj (j= 4, 5, 6) à MM (le modèle matérialisé informatisé). Plus mathématiquement cela peut être écrit, pour les deux premières colonnes correspondant aux deux types de ressources :

message URL FORM01.gif

Dans la mesure où pour une ligne donnée dans la grille d’analyse (tableau 1) MOE (ou n’importe quelle autre catégorie) vaut 0 ou 1, tous ces quotients sont plus petits que 1. Dans le tableau 5 ils ont été exprimés en pourcentage (la valeur maximale peut valoir 100).

Nous pouvons ainsi comparer clairement les effets des deux types de ressources : les expériences et le modèle matérialisé sur l’expression des connaissances.

Nous pouvons considérer, et c’est un point important, que ces quotients sont indépendants de la longueur d’une situation donnée. Si la durée était k fois plus grande, on peut supposer que le temps alloué à l’activité expérimentale (ou sur l’ordinateur) serait k fois plus grande aussi, et que chaque type de connaissance serait exprimé k fois plus souvent aussi. Cela signifie que le quotient serait le même, et cela nous permet en conséquence de comparer les caractéristiques de deux situations qui diffèrent quant à leur durée.

Cette considération est basée sur l’hypothèse que l’enseignant contrôle la progression de la situation, pouvant ainsi attribuer à chaque activité sa durée prévue. Manifestement, ce n’est pas toujours le cas : dans la situation 14, qui traite de l’étude de l’oeil en tant qu’instrument d’optique, la sonnerie résonne avant que les élèves aient eu le temps de faire l’expérience prévue ; à la séance suivante, l’enseignant décide de ne pas faire cette expérience, pour être sûr d’achever la situation 15 ; voilà pourquoi dans la quatorzième situation les colonnes correspondantes sont remplies de 0. Une telle perturbation, créée par les contraintes d’une situation de classe réelle, est une limite à la comparaison entre deux situations.