6.3 Situation 14 : vision (17 décembre 1996, 23 minutes)

La situation 14 est consacrée à l’étude de la vision par l’oeil humain. Elle se déroule en trois temps : le phénomène d’accommodation, les défauts classiques de l’oeil, puis leur correction. L’activité des élèves est prévue pour se dérouler sur le modèle informatisé, ainsi qu’expérimentalement dans la troisième partie. Cependant, comme cela a déjà été signalé au chapitre 7, cette manipulation ne sera pas effectuée faute de temps.

Au début de la situation 14, lors de la discussion devant la classe où l’enseignant essaye de mobiliser les connaissances préalables des élèves, Emmanuel propose pour expliquer le phénomène d’accommodation la modification de la taille de la pupille (étape s14-1-1 int. 14/8) ; il fait explicitement le rapprochement avec le diaphragme d’un appareil (int. 14/4). Devant les réticences perceptibles de l’enseignant (int. 14/9-14), il se remémore ses souvenirs de seconde (int. 14/15) et met en avant le rôle du cristallin. Dans la discussion sur le punctum proximum (étapes s14-1-3 et s14-1-4), Emmanuel ne donne pas d’interprétation du fait que sur le cabri-fichier on ne peut pas dépasser le punctum proximum, à la différence d’Adeline qui dit tout de suite qu’on verrait « du flou » si on faisait l’expérience (int. 14/59). Par contre quand l’enseignant demande de réaliser l’expérience avec un objet quelconque, Emmanuel énonce effectivement qu’on voit la règle floue (étape s14-1-4 int. 14/64). On peut voir dans cette hésitation la difficulté à admettre qu’une image puisse être floue, comme une légère rémanence de sa conception initiale.

Lors de l’étude des défauts de l’oeil par contre, en utilisant le fichier oeil2, Emmanuel donne une interprétation de la figure présente à l’écran qui est tout à fait conforme au point de vue de la physique, qu’il reformule. Montrant du doigt le point de convergence du faisceau, Emmanuel indique que ‘« l’objet est là »’ (il a déjà fait plusieurs fois cette confusion verbale objet pour image), puis qu’il est renversé, puis qu’on va le voir flou sur la rétine (étape 14-2-3 int. 14/122). On peut noter d’ailleurs que son explication, comme le recours au fichier oeil3 à la fin de cette étape, se voulait une réponse à la question d’Adeline « pourquoi ne voit-on pas de loin quand on est myope ? » (int. 14/119). Mais il n’explique rien du tout, il ne fait que décrire le défaut de la myopie et le moyen d’y remédier. Lorsque l’enseignant explique pourquoi un oeil myope ne peut pas voir net à l’infini même au prix d’un effort donc d’une fatigue, Emmanuel avance de nouveau la dilatation de la pupille, comme au début de la situation (étape s14-2-4 int. 14/179).

On peut noter à ce sujet que la question de la résolution de l’oeil ou de n’importe quel récepteur n’a pas été abordée dans la séquence (les concepteurs avaient préparé une situation sur ce sujet mais y ont renoncé faute de temps). Or dès qu’on prend en compte la résolution, la question de l’ouverture du faisceau intervient, donc en ce qui concerne l’oeil le diamètre de la pupille. La confusion qu’établit Emmanuel entre la dilatation de la pupille et l’accommodation du cristallin aurait été à cette occasion tirée au clair, en tous cas il faut l’espérer. Il s’agit là d’une amélioration possible de la séquence.