b. Le volume de la demande

C’est le travail de Schmookler (Schmookler [1962], Schmookler [1966]) qui a attiré l’attention sur le rôle de la demande comme moteur de l’innovation technologique donnant ainsi naissance au débat ’demand pull’ versus ’technology push’ du progrès technologique.

De manière plus générale car se référant à l’ensemble de la demande (produits innovants et non innovants) les analyses économétriques de Lunn [1986], Pohlmeier [1992], Bertschek [1995] rapportent une relation positive et significative entre le volume de la demande et l’innovation de produit comme de procédé. Cependant, les innovations de produits seraient plus sensibles que les innovations de procédés au volume du marché (Lunn [1986], Pohlmeier [1992]). Cet effet en faveur de l’innovation de produit pourrait être imputable à une réduction des risques commerciaux ou comme le suggère Lunn [1986] à la possibilité de vendre des licences pour l’innovation de produit à un public plus large. Une dernière hypothèse serait celle d’un accroissement du nombre optimal de variétés sur le marché (différenciation verticale) qui s’interpréterait comme de l’innovation de produit.

Par ordre décroissant d’effet du volume de la demande sur les innovations de produit et de procédés (mesurées par des brevets) le modèle économétrique de Lunn [1986] fait apparaître le classement suivant lorsqu’on distingue les secteurs de haute technologie et ceux traditionnels (Tableau 1):

Tableau 1: Impact du volume de la demande sectorielle sur le type d’innovation
Innovations de produits dans des secteurs de haute technologie > ; Innovation de procédés dans des secteurs de haute technologie > ; Innovation de procédé dans des secteurs traditionnels > ; Innovation de produit dans des secteurs traditionnels

De manière générale, les innovations de produits seraient donc plus sensibles au volume de la demande que les innovations de procédés et en particulier dans les secteurs à fortes opportunités technologiques. Il existerait donc une interaction potentielle entre opportunités technologiques et volume de la demande.