Outre le volume de la demande, son évolution compte aussi. Des études comme celles de Hambrick et MacMillan [1985] font état d’une relation positive entre l’apparition d’innovations de produits et la croissance de la demande des industries en produits innovants. De manière plus générale comme le note Mueller [1967] le fait d’opérer sur des marchés à forte croissance accroîtrait de manière à peu près proportionnelle l’incitation des firmes à innover en produits comme en procédés. Cette action combinée de la demande sur les innovations de produits et de procédés s’expliquerait comme suit :
en premier lieu la croissance du marché assure des bénéfices malgré le risque des investissements de R et D, elle stimule donc les innovations de produits,
en second lieu la croissance du marché accroît les volumes auxquels s’appliquent les réductions de coûts consécutives aux innovations de procédés. Il y a donc aussi un effet positif des volumes sur les innovations de procédés
A l’encontre de cette hypothèse d’effet proportionnel sur les innovations de produits et de procédés (et en accord avec une vision en termes de cycle de vie de l’industrie) Martinez-Ros et Labeaga [1998] tendent à montrer à partir de données espagnoles que l’évolution positive de la demande courante agit essentiellement en faveur de l’innovation de procédés.