D’autres études en revanche tendent à relativiser cette controverse pour deux raisons :
Les résultats économétriques ne seraient pas probants. Pohlmeier [1992] et Flaig et Stadler [1998] en utilisant la base de données de l’IFO pour les années 1984 et 1981-89 respectivement obtiennent des résultats en demi-teinte dans lesquelles ’l’impact de l’indice de concentration 19 sur les innovations de produits et de procédés est positif mais non significatif ’, (Pohlmeier [1992] p.264). La même remarque à été faite plus récemment dans les travaux de Martinez-Ros et Labeaga [1998]20 portant sur un panel de firmes espagnoles pour la période 1990-93.
Il n’y aurait pas de véritable causalité allant de la concentration vers le type d’innovation. Ainsi que le soulignent de nombreux modèles, les structures de marché et les types d’innovations seraient simultanément déterminés. Par conséquent, l’équilibre final du système dépendrait fondamentalement d’autres variables exogènes telles que les conditions de demande (élasticités prix, incertitude), le niveau des opportunités d’innovations de produits / procédés, les conditions d’appropriation (Utterback et Abernathy [1975], Klevorick et Levin [1988], Zimmermann [1989], Gomulka [1990], pp.57-64, Pohlmeier [1992]).
Le débat n’est donc pas clos, tant sur le plan théorique qu’empirique. Il est d’autant plus difficile à arbitrer que ces études se fondent sur différentes spécifications économétriques et sur l’utilisation de différentes mesures des innovations (R et D, brevets, réponses à des enquêtes) et de la concentration (Herfindahl, C3, profit moyen dans le secteur, nombre de concurrents).
L’utilisation d’indices de concentration n’est qu’un moyen parmi d’autres pour mesurer l’impact de l’intensité de la concurrence sur le type d’innovation. Ainsi que nous allons maintenant le montrer les régimes de concurrence sectoriels peuvent aussi nous renseigner sur l’intensité de la concurrence au sein des secteurs et agir sur le type d’innovation finalement développé par les firmes.
La concentration est mesurée par C3.
Les auteurs mesurent la concentration de manière indirecte par le profit moyen réalisé dans le secteur.