Conclusions

Les conditions d’appropriation seraient donc essentielles pour expliquer le type d’innovation développé par les firmes. Leur étude permettrait en particulier d’éclairer les mécanismes qui lient la taille et la concentration aux types de comportements innovants adoptés par les firmes.

En règle générale l’innovation de produit poserait des problèmes d’appropriation particulièrement aigus. Outre le recours au brevet dont l’efficacité peut être considérée comme sectoriellement définie, elle dépendrait de manière décisive de l’aptitude des firmes à exploiter (accroître) le temps de réponse des concurrents via le développement d’apprentissages et d’actifs spécifiques (marketing,...) (Von Hippel [1982], Teece [1986]). Dans cette perspective l’apparition conjointe d’innovations de produits et de procédés s’interpréterait comme le fruit d’une stratégie spécifique d’appropriation visant à accélérer la descente des courbes d’apprentissage et, ainsi, à entretenir un temps d’avance. Ces stratégies seraient d’autant plus profitables qu’il existerait une forte complémentarité entre les différentes générations de produits (Gruber [1994]).