f. Apports et limites de l’approche

Le principal apport de cette approche réside dans l’attention portée au caractère stratégique et interdépendant des comportements innovants de produits et de procédés. Elle permet en particulier de mieux comprendre comment les apprentissages par la pratique assimilés à des innovations incrémentales de procédés permettent aux firmes d’entretenir une avance sur leurs concurrents et donc de s’approprier les bénéfices de leurs innovations de produits. Ce faisant, nous constatons que les conditions d’appropriations sont partiellement endogénéisées et dépendantes des conditions de développement des innovations de produits et de procédés.

La principale limite de ce travail réside de notre point de vue dans le fait que fondamentalement aucune distinction claire n’est établie entre les innovations de produits et de procédés puisque les produits sont supposés initialement existants et que leur apparition n’est qu’une question de réduction de coûts de productions. La problématique de la découverte des nouveaux produits est ainsi totalement passée sous silence : l’apprentissage est considéré d’une part comme automatique (Le Bas et Zuscovitch [1993]) et, d’autre part comme étant de même nature dans les deux cas. Si cette simplification ne pose pas de problèmes particuliers dans le cadre de l’industrie des semi-conducteurs, dans d’autres industries en revanche la découverte de nouveaux produits constitue un des éléments majeurs à l’origine des innovations de produits et impliquent vraisemblablement des modes d’apprentissages bien plus complexes comme nous le soulignerons par la suite.