Conclusion

Les travaux évoqués dans ce chapitre s’inscrivent dans la tradition de l’analyse coût / avantage et l’appliquent à l’étude des déterminants des innovations de produits et de procédés. La perspective est principalement celle d’une économie d’allocation dans laquelle les conditions technologiques du développement des innovations de produits et de procédés demeurent largement inconnues. Pour des conditions de coûts de développement des innovations de produits et de procédés données, différents facteurs sont susceptibles d’expliquer une valorisation inégale des stratégies de réduction de coûts (innovation de procédés) et des stratégies d’accroissement de la demande (innovation de produit) :

Pour des conditions de valorisation données, d’autres études prennent en compte l’impact des facteurs qui interviennent dans les coûts de développement des innovations de produits et de procédés.

A travers ces différentes recherches, nous assistons donc à un glissement progressif du débat en direction d’une exploration plus poussée des conditions micro-économiques du développement des innovations de produits et de procédés. En premier lieu l’étude des conditions d’appropriation des innovations de produits et de procédés a attiré l’attention sur l’importance décisive des phénomènes d’apprentissages pour expliquer l’aptitude des firmes à s’approprier les bénéfices des innovations de produits (Von Hippel [1982], Teece [1986], Gruber [1995]). Par la suite le travail de Athey et Schmutzler [1995] a permis de proposer des hypothèses dont la vérification implique de pousser plus avant l’étude des mécanismes d’apprentissages qui sous-tendent le développement des innovations de produits et de procédés. D’une problématique d’allocation de ressources construite dans une perspective coût / avantage nous nous acheminons ainsi vers un questionnement explicite sur les conditions cognitives qui président au développement des innovations de produits et de procédés. Les recherches en économie sur le sujet sont relativement peu développées. Une certaine cohérence existe néanmoins entre elle qui nous permettra de les mettre en perspective pour en proposer des prolongements empiriques intéressants dans les chapitres suivants.

Notes
48.

Se pose en effet la question de l’endogénéité des structures de marchés.

49.

Il serait envisageable d’observer une relation négative entre la taille des firmes sur une ligne de produit spécifique et l’innovation de produit dans cette ligne de produit alors qu’au niveau de la firme dans son ensemble la taille agit en faveur de l’innovation de produit.