b. L’innovation comme résultat d’un ’processus de résolution de problème’

Lorsqu’on se réfère à un mécanisme de rationalité substantive et que les procédures de décisions sont décrites comme suivant des règles d’optimisation, l’innovation se présente alors comme un événement ponctiforme. En revanche, en se fondant sur le mécanisme de la rationalité procédurale, l’innovation est appréhendée comme l’aboutissement d’un ’processus temporel de résolution de problème’. Ce processus est défini par une question initiale pour laquelle aucune réponse n’est a priori clairement identifiée. De la sorte une55 solution ’satisfaisante’ ne peut être atteinte que progressivement par convergence suite à une succession d’essais et d’erreurs. L’incertitude concernant le succès économique et technique de la solution finalement adoptée est d’autant plus importante que le processus de résolution de problème implique des flux d’informations et des coopérations entre agents hétérogènes (Gold [1980], Dosi [1988], Freeman [1982]).

Selon cette approche deux étapes doivent donc ponctuer l’étude des comportements innovants :

  1. l’identification des questions qui initient le processus de recherche de solution,

  2. l’étude du processus de convergence vers une solution (en particulier les compétences mobilisées, les sources, la nature et les attributs de connaissances technologiques utilisées).

Notes
55.

’une’ solution, et non ’la’ solution. En effet, d’autres solutions auraient pu être découvertes si le problème avait été différemment posé ou si le déroulement du processus de résolution de problème avait été différent. On met alors en évidence l’importance des phénomènes aléatoires.