Ainsi que nous venons de le montrer les difficultés de coordination ainsi que la nature et le degré de l’incertitude pesant sur les comportements innovants de produits et procédés diffèrent largement. Pour les surmonter les firmes doivent ainsi disposer de capacités de résolution de problème (’capabilities’) spécifiques à chacun des cas considérés. Ces ‘’capabilities’’ peuvent être déclinées en autant de groupes de ’compétences’ que d’obstacles majeurs57 recensés. Dans cette perspective les ’compétences’ désignent alors l’aptitude de la firme à mettre en oeuvre concrètement certains types de comportements supposés décisifs pour l’aboutissement des processus résolutoires étudiés.
Dans notre cas, nous retiendrons trois groupes de ’compétences génériques’ qui se déclinent à leur tour en différentes ’compétences élémentaires’ :
Les compétences d’interface externes figurent la capacité des firmes à capter/échanger des informations avec leur environnement. Cette catégorie regroupe entre autres les compétences d’interface avec les fournisseurs, avec les utilisateurs, avec les concurrents (imitation), avec les institutions scientifiques, ...
Les compétences d’interface interne représentent la capacité des firmes à faire circuler l’information en leur sein. Il s’agit principalement des compétences d’interfaces entre la R et D et la production, entre la R et D et le marketing, entre le marketing et la vente, ...
Les compétences d’absorption ou capacités absorptives qui désignent la capacité des firmes à identifier les opportunités qui transitent par les interfaces externes et internes, à les assimiler et finalement à les appliquer à des fins commerciales. Cette catégorie regroupe principalement la capacité d’une firme à réaliser en interne de la R et D et à en exploiter les résultats, sa capacité à développer un langage commun, à stimuler la diversité technologique, à exploiter des combinaisons productives intensives en personnel qualifié, ...
Suivant en cela Malerba et Orsenigo [1993], l’aptitude globale d’une firme (’capability’) pour la résolution de certaines catégories de problèmes peut être considérée comme ‘’the set of specific competences (technological, inventive, design, ...) and complementary assets of a firm’’ p.51 qui sont mobilisées au cours du processus résolutoire. Pour ces auteurs les compétences d’une firme ‘’define therefore what a firm can do, shape the company’s organizational strucutre and constrain the available menu of possible choices’,’ p.51.