Le ’know what’ ou connaissance factuelle

Le ’know what’, serait essentiellement composé d’informations au sens littéral du terme, caractérisées par leur non-rivalité, leur non appropriabilité (en l’absence de tout système juridique de protection). En référence à la typologie de Dosi [1988], nous pouvons dire que cette connaissance n’est ni tacite ni en principe appropriable. Pour toutes les firmes d’un même secteur l’accès à ce type de connaissances est réputé facile et identique. Son développement au sein de certaines firmes serait donc porteur d’importantes externalités. Nous supposerons ainsi que sa production intentionnelle est essentiellement assurée par des institutions publiques. Les obstacles à son obtention seraient principalement d’ordre financier s’il faut l’acheter, investir pour la créer / collecter / l’acheminer sachant que l’appropriation des résultats pose problème. L’accès des plus petites firmes à ce type d’information peut donc être limité. Les connaissances pouvant faire l’objet d’une veille dite technologique ou stratégique seront incluses dans cette catégorie.

  • Dans le cas des produits cette information aura des origines publiques (chambres de commerce, chambres d’industries,...) ou privées externes (organismes de conseils, d’études de marché,...) / privées internes (veille produits, veille consommation,...). Son contenu sera à la fois technique, socio-économique et marketing. Ainsi que nous l’avions noté dans le chapitre I, les conditions de secret pour les innovations de produits sont particulièrement défavorables (tant en ce qui concerne le développement du projet que les opérations de production). Les imitateurs et les innovateurs potentiels peuvent alors disposer de grandes quantités de savoirs factuels à moindre coût (via notamment le ’reverse engineering’).

  • Pour les procédés cette information peut être à caractère public (chambres de commerce, chambres d’industries,...) ou privé externe (organismes de conseil technique,...) / privé interne (veille technologique sur les procédés,...). Son contenu sera essentiellement technique. Compte tenu de l’efficacité du secret comme moyen d’appropriation pour les procédés on notera que les coûts de la veille technologique en la matière sont sensiblement plus importants que ceux de la veille sur les produits (Levin, Klevorick, Nelson et Winter [1987]). L’exploitation de savoirs factuels en provenance de l’industrie elle-même serait donc moins facile que dans le cas de l’innovation de produit (i.e. les externalités intra-industrielles seraient moins importantes).