Le ’know how’ est essentiellement tacite, privé et local.
Pour les innovations de produits ce type de connaissance porterait essentiellement sur les procédures techniques de conception des nouveaux produits. Son importance serait marginale par rapport au cas des procédés.
Pour les innovations de procédés le savoir-faire serait par contre essentiel. Il proviendrait à la fois de l’apprentissage de la conception de nouveaux procédés mais aussi d’apprentissages par la pratique et par l’utilisation. Il serait donc étroitement lié à des objets techniques (innovations de procédés) qui leur imposeraient de fait un caractère local 68 plus marqué que les connaissances sociétales associées à l’innovation de produits. Dans la mesure où il serait plus facile de codifier un savoir-faire technique que de codifier une connaissance sociétale nous supposerons que le caractère tacite des savoir-faire qui accompagnent les innovations de procédés est moins affirmé que celui des connaissances sociétales associés aux innovations de produits. Malgré cette plus forte codifiabilité des savoir-faire techniques liés à l’innovation de procédé l’opportunité de les garder secrets permettrait de leur assurer une dimension privée marquée. De fait, les innovations de procédés se fondraient sur des savoir-faire techniques par nature moins tacites, moins spécifiques mais plus localisés et que les connaissances sociétales associées aux comportements innovants de produits.
On retrouve ici l’opposition science push versus technology push. Les savoir-faire développés sur un procédé vont être réexploitables dans d’autres contextes et surtout en vue d’autres innovations s’il existe une continuité technologique dans cette évolution. C’est à dire si les apprentissages sont cumulatifs.