§ 4 : Synthèse des résultats de l’ACP

Les résultats de cette ACP effectuée sur les données de CIS1 peuvent être jugés satisfaisants d’autant qu’ils nous renvoient globalement le même ’paysage factoriel’ que CIS290. En particulier, la possibilité d’interpréter les deux premiers axes factoriels (qui concentrent l’essentiel de l’inertie du nuage de point) à l’aide de typologies théoriques est particulièrement encourageant. On notera cependant que les objectifs de réduction de coûts / les questionnements sur les moyens présentent une certaine unité sur l’axe 1 qui est caractéristique des complémentarités qui existent entre eux. Les objectifs d’accroissement des ventes / les questionnements sur les fins en revanche ne présenteraient pas les mêmes complémentarités puisqu’ils se répartissent sur deux axes indépendants (les axes 2 et 3). Ils se distingueraient en fonction de leur radicalité (évaluée par le degré de rupture dans la cible commerciale).

Malgré leur caractère très stylisé les typologies théoriques fondées sur l’opposition entre les questionnements sur les fins vs. moyens et les objectifs d’accroissement des ventes vs. réduction des coûts reflèteraient donc l’essentiel de la structure du questionnement technologique des firmes puisqu’elle permettent d’interpréter les trois principaux axes factoriels (soit 57% de l’inertie du nuage de points). En revanche, contrairement à ce que les a priori théoriques auraient pu suggérer, l’obtention de trois axes factoriels distincts plutôt que d’un axe unique opposant d’un côté les questionnements sur les fins et les objectifs de réduction de coûts et de l’autre les questionnements sur les moyens et les objectifs d’accroissement des ventes, indique que les firmes innovantes ne procèdent pas par substitution explicite (’trade-off’) entre ces deux catégories de questionnements mais plutôt selon deux axes indépendants (orthogonaux). Il est donc vraisemblable qu’une proportion importante de firmes puisse explorer simultanément ces deux dimensions. La problématique des complémentarités éventuelles entre ces types de questionnements soulevée par Athey et Schmutzler [1994] se trouve ainsi pleinement justifiée. A l’exception de l’axe 3, les axes secondaires (axes 3 à 10) ne semblent pas pouvoir faire l’objet d’interprétations évidentes à l’aide des typologies théoriques appliquées aux deux premiers axes. L’information contenue sur ces axes nous renvoie donc à des éléments originaux mais secondaires dans le questionnement technologique des firmes (comme l’indique leur plus faible inertie).

Notes
90.

Voir le tableau 155 pour une mise en relation explicite des axes factoriels issus de CIS2 avec ceux de CIS1.