§ 1 : Les sources des connaissances technologiques comme indicatrices de compétences

a. Une mesure en termes de compétences révélées

Comme indiqué en introduction nous désirons identifier les compétences qui sous-tendent le développement des comportements innovants de produits, de procédés et de produits & procédés en exploitant principalement des déclarations de firmes relatives aux sources de connaissances technologiques qu’elles mobilisent pour innover. Nous considérons ainsi implicitement que l’exploitation de connaissances technologiques en provenance d’une source donnée traduit effectivement une action (celle de puiser des connaissances auprès de cette source) qui ne pourrait être menée sans l’existence préalable des capacités nécessaires pour l’accomplir. Par conséquent, si nous définissons une compétence comme la capacité d’une firme à réaliser une action élémentaire, alors, les déclarations de firmes relatives à l’origine (interne/externe) des connaissances technologiques traduisent effectivement l’existence de compétences. En revanche, une firme peut effectivement disposer d’une compétence (i.e. capacité à réaliser une action) sans pour autant concrètement l’exploiter (i.e. réaliser l’action correspondante). Dans ce cas, compte tenu des questions adressées aux firmes dans les différentes enquêtes dont nous disposons, il est impossible de détecter l’existence de ces compétences ’dormantes’ puisque la plupart des questions portent sur des comportements effectifs et non sur des comportements potentiels.

La mesure des compétences que nous emploierons ne permet ainsi d’appréhender que des ’compétences révélées’ par opposition aux ’compétences dormantes’. Cette mesure ne présente selon nous qu’un faible biais puisqu’il est habituellement reconnu que les compétences non exploitées sont progressivement érodées par l’oubli tandis que les compétences effectivement utilisées se renforcent.