d. Principales tendances attendues

Outre les hypothèses évoquées précédemment nous pensons globalement observer que les innovateurs de produits mobilisent des sources de connaissances technologiques plus variées que les innovateurs de procédés. Trois raisons expliqueraient ce phénomène :

D’une part, l’innovation de produit étant mise en oeuvre sur le marché, la veille technologique devient donc possible alors qu’elle est beaucoup plus difficile dans le cas de l’innovation de procédé du fait d’une mise en oeuvre interne à la firme. Les innovateurs de produits devraient donc bénéficier de deux sources importantes de connaissances technologiques (clients et concurrents) tandis que les innovateurs de produits ne bénéficieraient que d’une seule source de connaissances technologiques (les fournisseurs).

D’autre part, pour exploiter pleinement les opportunités externes les firmes innovantes en produits devraient développer en interne des capacités absorptives plus fortes que les firmes innovantes en procédés qui se caractériseraient par une importance accrue des efforts internes de R et D.

Finalement, pour exploiter pleinement les opportunités de leur environnement, les firmes innovantes en produits seraient dans l’obligation d’entretenir un niveau d’hétérogénéité des connaissances internes plus fort que les firmes innovantes en procédés.

Si ces trois principes se vérifient empiriquement, alors nous pourrons émettre l’hypothèse que les innovateurs de procédés sont sans doute confrontés à des problèmes de coordination (internes et externes) plus importants que les innovateurs de procédés. La détention par les firmes de compétences plus générales dans le domaine de l’identification des partenaires potentiels et de la coordination d’agents hétérogènes serait donc décisive. Il serait ainsi possible de conclure qu’une part non négligeable des connaissances utiles pour l’innovation de produits ne serait pas simplement composée de connaissances technologiques techniques de type ’know what, why et know how technique’ mais aussi de connaissances sociétales (’know who’ dans la typologie de Johnson et Lundvall) dont les principaux attributs sont leur caractère tacite, privé et surtout spécifique (i.e. dépendent du contexte humain et organisationnel dans lequel elles ont été développées).