Les compétences d’interface avec les institutions scientifiques

La seule hypothèse a priori que nous avions au sujet des compétences d’interface avec les activités scientifiques SCI était leur impact particulièrement favorable à l’innovation de produit & procédé par rapport à tout autre type de comportement innovant. Les résultats que nous obtenons ne permettent pas de conclure de manière aussi nette que dans le cas des variables FSR, USR et COMP. En ce qui concerne le vecteur [1] qui oppose les comportements innovants de produits à ceux de produits & procédés nous obtenons des coefficients estimés de signe négatif mais uniquement significatifs dans deux enquêtes ([1]SCI<0 et significatif à au moins 5% pour CIS1 et CIS2). Bien qu’instable, il y aurait donc une certaine tendance à ce que l’impact de cette compétence soit plus favorable au développement d’innovations de produits & procédés que d’innovations de produits. En particulier dans le cas de CIS1, il est possible de montrer que cet impact est d’autant plus favorable à l’innovation de produits & procédés par rapport à l’innovation de produit et à l’innovation de procédé que les firmes sont de taille importante par rapport à leur secteur156.

Dans le cas du vecteur [2] qui oppose les comportements innovants de procédés aux comportements innovants de produits & procédés en revanche seul un coefficient est négatif et significatif ([2]SCI pour CIS1) tandis que les autres coefficients sont tantôt positifs (Yale2 et Compétence) tantôt négatifs (CIS2) ce qui illustre la fragilité du résultat.

L’hypothèse de départ concernant l’impact des compétences d’interface avec les activités scientifiques en faveur des comportements innovants de produits & procédés ne semble validée que de manière très locale dans le contexte de l’enquête CIS1. Il semble donc impossible en l’état de proposer une conclusion ferme. La question demeure en suspens.

La seconde hypothèse sur les compétences d’interface avec la science concernait leur impact relatif sur les comportements innovants de produits et de procédés. Conformément à ce qui était initialement prévu, il ne semble pas exister de différences significatives entre les innovateurs de produits et les innovateurs de procédés dans l’ensemble des enquêtes157.

Compte tenu des éléments empiriques qui viennent d’être soulignés, il semble donc possible de conclure au fait que les compétences d’interface avec les activités scientifiques n’agissent pas de manière évidente sur le type de comportement innovant adopté par les firmes. En tout état de cause cet effet semble instable et spécifique à CIS1.

Notes
156.

Voir le tableau 200 où les coefficients associés à [1]SCI et [2]SCI décroissent de plus en plus lorsque la taille des firmes augmente.

157.

[3]SCI est systématiquement non significatif au seuil des 5% que nous raisonnions sur l’ensemble des échantillons ou que nous segmentions la population par quantiles de CAHT (tableau 200, tableau 218) ou par secteurs (tableau 202).