Rappel théorique

Dans le cas où le processus Yt est totalement autorégressif, l’ensemble des réalisations de Y sur t (Y0, ..., YT) ont une probabilité de réalisation simultanée ou loi jointe notée :

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Dans cette perspective, à chaque instant du temps (t) la probabilité de transition de Y d’un état i en t-1 à un état j en t (Pi t-1 j t(t) que nous notons Pij(t)) dépend de l’ensemble des réalisations passées de Y (Yt-1, ..., Y0).

Une chaîne de Markov d’ordre p peut alors être définie comme un cas particulier de processus autorégressif dans lequel seulement p retards sont considérés (autorégressif d’ordre p, AR(p)). L’horizon temporel pris en compte dans les trajectoires est limité à p périodes et l’ensemble des trajectoires peut donc se noter Ep={ei=[j1, ..., jp]} avec i variant de 1 à Jp. On obtient ainsi des probabilités de transition de la forme suivante :

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Les matrices de transition construites à cette occasion (notées Pp(t)) sont de dimension MxM (avec M=Jp). Elles croisent deux à deux toutes les trajectoires ei potentiellement observables en p périodes comme dans la Figure 17 au dessous.

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Figure 17 : Matrice de transition d’ordre p (Pp(t))

Les éléments de cette matrice de transition représentent les probabilités de transition Peiej depuis des trajectoire ei du type Yt-p-1=jt-p-1 ; Yt-p=jt-p ; ... ;Yt-2=jt-2 ; Yt-1=jt-1 en t-1 vers des trajectoire ej du type Yt-p=jt-p ; Yt-p+1=jt-p+1 ; ... ;Yt-1=jt-1 ; Yt=jt en t. Dans ce type de matrice la strucutre de dépendance temporelle qui est décrite peut être représentée comme suit :

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Figure 18 : Structure de la dépendance temporelle dans une matrice de transition d’ordre p Pp

Dans le cas où les p-1 derniers éléments de la première trajectoire ei (en t-1) et les p-1 premiers éléments de la trajectoire ej (en t) ne sont pas identiques alors la probabilité de transition entre ces deux trajectoires est forcément nulle : on parle de zéro strucutrel.

Des matrices ’réduites’ d’ordre p et de dimension M.(J) notées Rp(t) peuvent alors être construites, dans lesquelles les zéros structurels sont éliminés. Les matrices Rp(t) sont de la forme suivante :

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Figure 19 : Matrice de transition réduite d’ordre p Rp

La structure de dépendance temporelle décrite par ce type de matrice est représentée dans la Figure 20 au-dessous :

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Figure 20 : Structure de la dépendance temporelle dans les matrices de transition réduites d’ordre p Rp

On notera que le nombre de paramètres à estimer augmente très rapidement173 au fur et à mesure que p croit. Ceci implique l’emploi de techniques spécifiques dès lors que l’on veut estimer des processus autoregressifs d’ordre élevé174 ou comportant un grand nombre de modalités175.

Notes
173.

Le nombre de paramètres indépendants à estimer se monte à Jp(J-1) (une fois les zéros structurels éliminés comme dans la matrice de transition réduite Rp.

174.

On parle de High-order Makov Models (HMM).

175.

Pour plus de détails sur le sujet voir dans ce document le paragraphe ’’, et Berchtold [1998], p.26 et suivantes.