Appariement entre 1985-90 et 1990-92

L’appariement des périodes 1985-90 et 1990-92 peut être réalisé par fusion sur le n° SIREN des enquêtes Innovation 1990 et CIS1 ou Innovation 1990 et Yale2. Etant donné que le fichier de lancement de l’enquête innovation 1990 a servi de base pour l’échantillonnage des enquêtes CIS1 et Yale2, quasiment toutes les firmes observées dans CIS1 et Yale2 sont aussi observées dans l’enquête Innovation 1990187 de sorte qu’il est possible d’étudier l’évolution de leurs comportements innovants entre les périodes ]1985-1990] et [1990-1992].

L’appariement des enquêtes CIS1 et Yale2 avec Innovation 1990 pose cependant un certain nombre de problèmes importants que nous allons à présent évoquer :

  • Premièrement, alors que l’enquête innovation 1990 couvre une période de 5 ans, CIS1 et Yale2 ne portent que sur trois années. Toutes choses égales par ailleurs, la probabilité d’innovation sur une période de 5 ans est systématiquement supérieure ou égale à la probabilité d’innovation sur 3 ans. Il est donc difficile de comparer les distributions de comportements innovants obtenues entre les deux périodes.

  • Secondement, l’année 1990 est incluse à la fois dans l’enquête Innovation 1990 et dans les enquêtes CIS1 et Yale. Ceci induit une augmentation artificielle de la probabilité pour qu’une firme soit classée innovante dans le même type de comportement innovant sur les deux périodes alors qu’elle n’a en fait innové qu’une fois en 1990.

  • Finalement, le principal problème provient sans doute du fait que les enquêtes CIS1 et Yale2 n’emploient pas exactement les mêmes questions pour identifier les innovateurs de produits et de procédés que l’enquête Innovation 1990. De fait, nous avons dû rapprocher les définitions employées dans l’enquête Innovation 1990 de celles des enquêtes CIS1 et Yale2 mais rien n’indique que nous mesurons sur les deux périodes exactement les mêmes types de comportements innovants. Il est donc impossible pour un type donné d’innovation de savoir si l’évolution du comportement innovant déclaré d’une firme est imputable à une évolution réelle de son comportement innovant ou bien à une distorsion induite par l’évolution des définitions employées.

Cet appariement semble donc inadapté pour la modélisation d’un processus markovien au plein sens du terme dans la mesure où ni les périodes d’investigation ni les définitions de variables ne sont identiques entre les deux séries d’enquêtes. Cette évolution de l’objet d’analyse (i.e. de la définition de la variable endogène) introduit une discontinuité qui rend l’utilisation explicite des chaînes de Markov impossible pour l’établissement de prévisions au-delà d’une période de temps. Cet appariement permet donc l’estimation de probabilités conditionnelles mais pas de processus markoviens.

Notes
187.

Après élimination des observations issues de secteurs a priori exclus de notre analyse (les codes de la naf à deux indices égaux à 10, 11, 12, 13, 40, 41 et le code 296 de la naf à 3 indices), 3837 firmes observées dans l’enquête CIS1 le sont aussi dans Innovation 1990 et 1774 le sont pour l’enquête Yale2.