La taille relative

La taille des firmes comme leur appartenance sectorielle constitue une variable a priori potentiellement importante. Nous la mesurons de manière catégorielle en quantiles de chiffre d’affaires hors taxes en 1992 (CAHT92). Cette variable permet de prendre en considération la taille relative des firmes par rapport à la taille médiane de l’ensemble des firmes de leur secteur d’appartenance (ici définis en NAFRD). Nous avons utilisé la même procédure de construction pour cette variable que celle détaillée en annexe218. Des éléments descriptifs sont proposés dans le Tableau 56. Le Tableau 57 quant à lui synthétise les résultats d’estimations effectuées à l’aide d’un modèle logistique dont l’objectif était de tester le caractère statistiquement significatif de l’effet de la taille relative sur la persistance des comportements innovants.

Tableau 56 : Proportions de firmes persistantes par quantiles de chiffre d’affaires hors taxes en 1992 entre 1990-92 et 1994-96 dans les enquêtes CIS1 et Compétence
  Proportion de firmes persistantes
Populations de référence
Quantile de chiffre d’affaires hors taxes en 1992 Total [1] [2] [3]
1 Petite taille 0,727 0,264 0,617 1,000
2 0,768 0,430 0,824 0,876
3 Taille médiane 0,876 0,910 0,798 0,909
4 0,640 0,741 0,340 0,705
5 Taille importante 0,748 0,787 0,548 0,786
Total 0,749 0,720 0,647 0,822
Les populations de référence sont définies en fonction du type de comportement innovant adopté par les firmes sur la période 1990-92 : ’Total’ désigne l’ensemble des firmes innovantes; [1] les firmes innovantes en produits ; [2] les firmes innovantes en procédés; [3] les firmes innovantes en produits & procédés.
Les indicateurs sont calculés pour chaque secteur après appariement des enquêtes CIS1 et Compétence sur données redressées à l’aide du coefficient de redressement ’inter’ normalisé.
Source : Appariement à partir des n°SIREN des enquêtes CIS1 et Compétence du SESSI, EAE1992 pour le calcul des quantiles de CAHT en 1992
Tableau 57 : Impact de la taille mesurée en quantile de chiffre d’affaires hors taxes en 1992 sur la persistance des comportements innovants entre 1990-92 et 1994-96 dans les enquêtes CIS1 et Compétence
Variable endogène Proportion de firmes persistantes (1)
Variables indépendantes Populations de référence
Total [1] [2] [3]
Constante CST 1,086**** 1,306** 0,192 1,303****
Quantile de CAHT92 1 Petite taille QQ1 -0,105 -2,329** 0,287 16,542(3)
2 QQ2 0,109 -1,586* 1,354* 0,652
3 Taille médiane QQ3 0,867* 1,012 1,18 0,999
4 QQ4 -0,512 -0,256 -0,856 -0,434
5 Taille importante QQ5 Référence pour l’estimation des autres coefficients
Nombre d’observations 644 103 64 297
Chi² de Wald 9,9972 12,9865 10,9237 3,9867
Pr> ;chi² à 4 degrés de liberté 0,0405 0,0113 0,0274 0,4078
Résultats de l’estimation d’un modèle logit dychotomique par le maximum de vraisemblance sur données pondérées.
Les populations de référence sont définies en fonction du type de comportement innovant adopté par les firmes sur la période 1990-92 : ’Total’ désigne l’ensemble des firmes innovantes; [1] les firmes innovantes en produits ; [2] les firmes innovantes en procédés; [3] les firmes innovantes en produits & procédés.
*: significatif à 10 %, ** à 5%, *** à 1%, **** à 0,1%
(1) La proportion de firmes persistantes est estimée à partir de la population innovante en 1990-92 de chaque quantile de CAHT
(2) Test l’hypothèse nulle selon laquelle l’ensemble des coefficients estimés sont égaux à zéro (i.e. absence d’effet des variables explicatives)
(3) Ce coefficient estimé est instable car les 7 firmes innovantes en produits & procédés incluses dans ce quantile sont persistantes. Pour éliminer le problème nous supprimerons par la suite ces 7 observations.
Source : Appariement des enquêtes CIS1 et Compétence

Contrairement à l’appartenance sectorielle qui ne semblait exercer d’impact statistiquement significatif que sur la persistance, le Tableau 57 fait état d’un impact significatif au seuil de 5% et non linéaire de la taille relative des firmes mesurée en quantile de chiffre d’affaires en 1992 sur les probabilités de persistance. Nous observons des probabilités maximales de persistance pour des tailles médianes (quantile 3). Nous constatons aussi l’absence d’effet de la taille sur les probabilités de persistance des innovateurs de produits & procédés tandis que dans le cas des innovateurs de procédés, le quantile 2 serait le plus favorable à la persistance.

Ces éléments mettent en évidence le rôle important de la taille relative des firmes et la nécessité de la contrôler. Nous inclurons donc dans notre modèle final quatre variables muettes de taille en utilisant le quantile 5 comme référence.

Notes
218.

En particulier nous utilisons un niveau de désagrégation relativement fin en NAFRD. Les quantiles de CAHT sont calculés non pas à partir de la taille de la firme dans l’échantillon mais en utilisant les enquêtes annuelles entreprises.