1. Comparaison de la distribution des comportements innovants dans l’enquête CIS2 avec d’autres enquêtes apparentées

Nous avons comparé la distribution des comportements innovants déclarés dans différentes enquêtes françaises depuis le début des années 90. Les résultats sont synthétisés dans le Tableau 70 ci-dessous.

Tableau 70 : Comparaison de la distribution des comportements innovants selon différentes enquêtes
Sur données brutes Après correction du taux de sondage
Type de comportement Inno90 CIS1 Yale2* CIS2 Compétence Inno90 CIS1 Yale2* CIS2 Compétence
Période de référence [86-90] [90-92] [90-92] [94-96] [94-96] [86-90] [90-92] [90-92] [94-96] [94-96]
Non innovateurs (yi=0) 42,2 56,8 43,9 48,7 42,2 43,2 61,2 49,3 58,6 50,8
Innovateurs de produits uniquement (yi=1) 11,6 12,7 17,9 13 14,8 11,7 12,2 17,4 12 14,7
Innovateurs de procédés uniquement (yi=2) 10,6 9,3 8,3 4,2 9,5 10,6 9,6 8,5 4,1 10
Innovateurs de produits & procédés (yi=3) 35,6 21,2 30 34,1 33,5 34,4 17 24,8 25,3 24,5
* ne porte que sur les firmes de 50 salariés et plus

Les résultats de ces enquêtes ne sont pas tous directement comparables. Il y a différentes raisons à cela :

  • Les périodes d’investigations ne sont pas les mêmes. On peut ainsi s’attendre à ce que les différentes distributions observées dans des enquêtes réalisées à des dates différentes soient, au moins partiellement, le produit de situations conjoncturelles particulières.

  • Les questions employées pour identifier les comportements innovants ne sont pas strictement les mêmes d’un questionnaire à l’autre. Ce point est particulièrement frappant pour l’enquête innovation 1990.

  • Les durées d’observation varient. En particulier l’enquête Innovation 90 porte sur une période de 5 ans alors que les autres couvrent des périodes de 3 ans. Il est ainsi logique d’observer une plus forte proportion de firmes innovantes dans l’enquête Innovation 90 que dans les autres.

  • Les populations parents ne sont pas toujours les mêmes. En particulier l’enquête Yale2 ne s’adresse qu’aux firmes de plus de 50 salariés. Par rapport aux trois autres enquêtes adressées aux firmes de plus de 20 salariés il est logique d’observer une sur représentation des firmes innovantes et un biais en faveur des comportements d’innovation de produits et de produits & procédés qui sont plus fréquemment observés chez des grandes firmes que chez les petites.

Malgré ces différences notables deux conclusions ’appréciatives’ générales fortes peuvent être dégagées :

  • La première porte sur la distribution des comportements innovants parmi les firmes industrielles françaises au cours des années 86-96. Quelle que soit l’enquête considérée les proportions des différents comportements innovants peuvent être classées dans le même ordre croissant : procédé < produit < produit & procédé < non-innovation.

  • L’enquête CIS2 recense une proportion extrêmement faible d’innovateurs de procédés (4%) alors que dans les autres enquêtes elle est 2 voire 2,5 fois plus élevée. De telles différences de proportions (du simple au double) ne s’observent pas pour les autres types de comportements innovants. Cette ’sous-représentation’ des comportements d’innovation de procédés traduit à notre sens sans doute plus une spécificité de l’enquête CIS2 que le reflet d’une disparition totale des innovateurs de procédés purs. Ce point de vue va être étayé dans le paragraphe suivant.