a) L'acte lexique se construit en situation de communication.

Le lecteur est en situation de communication différée avec l'auteur d'un texte quel qu'il soit. L'enfant retrouve cette dimension présente dans toute situation de lecture lorsqu'il est face à un support écrit. C'est la raison pour laquelle, à l'école et hors l'école, il est nécessaire d'inciter à la découverte de tous les supports qui portent en eux une signification particulière et originale. En d'autres termes, la lecture des lettres et des mots n'est pas toujours suffisante à la compréhension du message adressé au lecteur.

Lorsqu'on est en situation de communication orale, la parole échangée entre les interlocuteurs peut être modelée, modifiée, reprise et reformulée au gré de la conversation pour qu'il y ait compréhension. Dans une situation écrite, le feed-back est impossible au lecteur. Le texte résonne en lui en fonction de ses propres connaissances et de son affectivité. A l'écrit, la communication est décontextualisée ; le lecteur est donc obligé de récréer le décor. Le débutant lecteur se retrouve dans la même situation de communication différée sans l'expérience du lecteur confirmé. Si lire, c'est tenir dans une situation de communication différée le rôle de récepteur, c'est aussi intégrer des actes facilitant cette situation de communication : se servir de ses yeux, aller vers l'inconnu, adapter sa lecture à des situations diverses, réagir et produire à son tour des textes. Pour Evelyne CHARMEUX, ce sont les caractéristiques de l'acte lexique. Dans cette perspective, cet acte dépasse la conception de la lecture-déchiffrement.