6-7 Là où les parents ont leur rôle à jouer.

Et eux, dans tout cela, quelle est leur place ? Ou, plus exactement quelles attitudes vont-ils mettre explicitement ou implicitement en œuvre ? On sait déjà qu'ils se font des représentations spécifiques de cet apprentissage. Arrivé à ce point, une remarque semble nécessaire. Il est évident que tout texte véhicule du sens, même pour un lecteur occasionnel. Il ne s'agit donc pas ici de vouloir montrer une telle évidence, qui découle du bon sens, mais de chercher et de trouver une signification aux attitudes des parents lorsque que son enfant débute son apprentissage. Est-il seulement dans une logique utilitariste (apprentissage du code pour lire uniquement) ou rentre-t-il aussi dans une logique porteuse de sens ? Ces deux questions fondamentales renvoient aux rationalités dont ils sont porteurs et reflètent les attitudes qui les médiatiseront. Soit, ils attendent qu'un "déclic" s'opère par les bons soins de la maîtresse, soit s'appliquent du mieux possible à suivre les instructions qui leur ont été données. Soit encore ils s'investissent par un complément d'informations, en donnant à leur enfant d'autres possibilités de lecture ; dans ce cas, il ne s'agit plus d'une logique d'enseignement mécanique mais d'un apprentissage qui le baigne dans une culture de lecturisation 235 à tout vent, dans lequel peut s'inscrire la méthode de la maîtresse. On dépasse alors le côté mécaniste de l'enseignement de la lecture.

Les gestes de médiation, définis dans le prochain chapitre, servent non seulement de base pour opérationnaliser les hypothèses de la recherche, mais donnent des précisions sur l'importance et la qualité du rapport que le parent construit avec son enfant quand il s'agit de l’apprentissage de l'acte lexique.

Notes
235.

Néologisme introduit par Foucambert en opposition au terme d'alphabétisation.