Geste n°4

Régulièrement, des histoires ont été lues aux enfants et le père pense qu'ils ont un peu forcé la main à l'aînée pour qu'elle lise coûte que coûte, qu'elle prenne un livre spontanément : "avec Emmanuelle, on a eu tort parce qu'on a eu envie de lui inculquer l'envie de lire et c'est vrai qu'on a fait un choix étant petite, plutôt que de lui payer des jeux à foison, on lui achetait des livres. On se demande, si cela n'a pas fait l'effet l'inverse". Ils ne veulent pas réitérer la même chose avec leurs fils. Dès qu'elle a commencé à apprendre à lire, ils l'incitaient à la lecture. Mais peut-être l'enfant ne désirait-elle pas lire ? Aujourd'hui encore, ils obligent leur aînée à lire quotidiennement mais "spontanément, ils (on) sentent qu'elle ne va pas le faire. Si elle a un moment de libre dans la journée, elle leur (parents) dit souvent "qu'est ce que je fais ?", et la mère lui répond "écoute, prends un livre et lit". La seule réponse donnée à l'enfant qui s'ennuie est le livre.

Les parents bénéficient de l'expérience de l'aînée et veulent être plus vigilants avec leur deuxième enfant, Ronan. "On a porté plus d'attention" dira le papa au tout début de l'entretien. Mais, en cette année de changement, (déménagement, construction) ont-ils vraiment du temps à consacrer à leur fils? Pour la lecture du conte, on apprend que "c'est parfois la grande sœur en solution de remplacement". Mais, comme cette dernière n'aime pas tellement lire, fait-elle transparaître un réel plaisir dans sa lecture ? Et, a-t-elle toutes les compétences requises pour conter à merveille une histoire ? Même le père avoue : "certains soirs, j'étais persuadé que je lisais même très vite parce que je savais qu'il y avait quelque chose à faire derrière, qu'il fallait... c'est vrai y'a certains soirs, on prenait pas bien le temps..."