Geste n°5

On ressent bien un dialogue entre parents et enfant, mais n'est-il pas conditionné par le temps ? Les temps de présence au travail, les temps dans les trajets, le temps à penser l'organisation de la famille. La mère a bien son mercredi disponible à la maison mais les tâches domestiques doivent être accomplies, réduisant cette disponibilité aux enfants. Le soir, en tout début d'année, elle n'arrivait pas au foyer avant 18 heures, voire 18 heures 45. Sa présence avec ses enfants était d'autant plus réduite. "Y'a jamais de télé en mangeant, nous, on estime que c'est le seul moment, où on peut échanger dans la journée, où on est détendu [...] c'est le seul moment où on est disponible pour eux et eux pour nous. Déjà y'a pas trop le temps, tout le monde a des choses à dire donc, ça systématiquement la télé est coupée".Ces propos illustrent de la part des parents, notamment de la mère, la volonté d'aménager des moments pour le dialogue. La télévision sera ainsi exclue au moment des repas, pour laisser place à la parole. Dans la formule "Déjà y'a pas trop le temps", on sent cette famille comprimée par la gestion des contingences de la vie quotidienne. Le père, quant à lui, a une présence auprès de ses enfants mais ne s'occupe pas de l'apprentissage de la lecture ; " tu as moins de patience"lui dira ouvertement sa femme.