La construction des liens avec l’acte lexique dépend des vécus.

Ci-contre, la juxtaposition des histogrammes décrit un certain nombre de ressemblances. On constate, mis à part le dernier que les parents tissent un faible rapport avec l'écrit ( critères N°4 et N°5), ce qui se ressentira sur l'apport de divers d'écrits (critères N°6, N°7, N°8). Aussi, constate-on globalement que l'acte de lire n'est pas une activité chargée d'enthousiasme et que l'enfant construit sa personnalité en dehors du principe de la lecture libre et consentie (critère N° 16 et N°17). Autrement dit, sa culture globale peut se passer de l'apport du livre. Enfin, la famille Colas, par la description qui en a été faite et la comparaison de son graphique par rapport aux autres, se détache du groupe. Bien que chacune ait un fonctionnement unique en son genre, celle-ci a seulement en commun de se trouver déstabilisée à un moment de son vécu, ce qui n'est pas forcément le cas pour les autres.

A des degrés divers, hormis probablement la famille Colas, des enfants sont en grande souffrance psychologique. Croyant à l'éducabilité de chaque être humain, nous pensons qu’ils ne sont pas forcément démunis intellectuellement pour apprendre à lire comme leurs camarades. Ils sauront lire, nous en sommes convaincus, mais leur intérêt sera différent puisque, pour la plupart, leur environnement ne leur a pas appris à tisser des liens avec l'acte lexique en tant que tel. Hormis cet aspect conjoncturel donnant à leur vécu personnel une coloration tragique, trop envahis parfois par leurs émotions, leurs questions existentielles sans réponses, ces enfants, vivant des grands bouleversements dans leur famille, ne peuvent pas investir d'un point de vue cognitif un apprentissage demandant un haut niveau d'abstraction. Sans vouloir exclure la possibilité que des traumatismes psychologiques ou sociologiques n'empêchent en rien à l'apprenant d'investir l'acte lexique et l'apprentissage de la lecture, nous pensons tout même que cela lui est beaucoup plus difficile.